La prise en charge thérapeutique de la maladie de Parkinson est multidisciplinaire. Les traitements médicamenteux utilisés visent à restaurer la transmission synaptique entre les neurones dopaminergiques.
Les traitements de la maladie de Parkinson
La L-DOPA est un précurseur capable de traverser la barrière hémato-encéphalique, barrière cellulaire chargée de la protection du cerveau.
Les agonistes dopaminergiques, c’est-à-dire des molécules ayant le même effet que la dopamine. On peut également les délivrer par voie sous cutanée (pompe à apomorphine) ce qui permet d’avoir un traitement plus régulier et continu et qui équilibre mieux le malade. Il s’agit alors d’un traitement dans des formes de plus longue durée d’évolution (“traitement de seconde ligne”).
Ces traitements de la maladie de parkinson améliorent la qualité de vie des patients et retarde l’évolution motrice de la maladie. Cependant ils entraînent des effets indésirables plus ou moins intenses et fréquents selon les patients.
Les traitements médicamenteux, les effets secondaires
Ces effets secondaires peuvent être des nausées, des vomissements, une baisse de la tension artérielle, une somnolence, des hallucinations ou une perception anormale de la réalité, un usage compulsif des médicaments, autant de troubles qui doivent vous conduire à consulter votre généraliste.
Le plus connus de ces effets secondaires sont les troubles du contrôle des impulsions, observés chez 20% des patients sous agonistes dopaminergiques. Ces troubles s’expriment par une addiction au jeux, aux achats, des troubles alimentaires, une hypersexualité ou des conduites à risque par exemple.
Certains de ces troubles sont réversibles par une diminution des doses de traitements mais peuvent nécessiter un arrêt complet de la prise médicamenteuse.
À l’Institut du Cerveau
Une étude coordonnée par le Pr Jean-Christophe CORVOL, directeur du centre d’investigation clinique et chef d’équipe à l’Institut du Cerveau a porté sur une cohorte de 400 patients recrutés dans toute la France grâce au réseau Français de recherche clinique sur la maladie de Parkinson (NS-PARK/FCRIN). Les patients ont été suivi pendant 5 ans afin d’évaluer leurs symptômes, de réadapter les traitements mais aussi d’identifier l’apparition de troubles du comportement. Cette étude montre que l’apparition des troubles comportementaux augmente avec la durée de la maladie de parkinson. A l’inclusion, 20% des patients présentaient ces troubles contre 33% après 5 ans. Parmi les patients sans troubles au début de l’étude, près de 50% les ont développés au cours des 5 années de suivi.
Ces observations indiquent que le suivi régulier des patients sous thérapie contre la maladie de Parkinson est essentiel. Dans cette optique, la start-up AD SCIENTIAM incubée à l’Institut du Cerveau permet d’étudier les fluctuations des symptômes de la maladie au quotidien au domicile du patients dans la vie réelle. Ce dispositif est actuellement testé sur la cohorte NS-PARK et a pour but de faciliter la mise en place de thérapies adaptées par les neurologues.
Le traitement des différents troubles de la maladie de parkinson
Les troubles de la marche tardifs peuvent être traités par Stimulations Cérébrales Profondes. Dans cette thérapie une électrode est implantée dans la région cérébrale cible le plus souvent dans le noyau subthalamique ou pallidum interne. Cette implantation se fait très souvent sous anesthésie locale afin d’ajuster la localisation de l’électrode pour une diminution optimale des symptômes. L’électrode implantée agit par le même mécanisme qu’un pace maker, en délivrant des impulsions électriques à haute fréquences régulièrement. La stimulation du thalamus permet par exemple de diminuer le tremblement de repos dans 80% des cas.
Une stimulation dans le pallidum interne permet une réduction des mouvements anormaux involontaires chez en moyenne 60% des patients. Une stimulation du noyau subthalamique entraîne une diminution de 60% des symptômes moteurs caractéristiques du syndrome parkinsonien.
À l'Institut du Cerveau
L’équipe du Dr Carine KARACHI et de Brian LAU à l’Institut du Cerveau étudie l’anatomie de la région sous cortical avec pour but ultime de développer de nouvelles thérapies et applications de la stimulation cérébrale profonde.
Le laboratoire commun Brain e-NOVATION à l’Institut du Cerveau a développé un jeu thérapeutique “Toap Run” visant à améliorer les troubles de l’équilibre et de la marche des patients atteints de la maladie de Parkinson. Dans ce jeu interactif, le patient doit réaliser des mouvements qui concernent l’ensemble du corps et la motricité axiale en particulier, avec des mouvements latéraux, des mouvements du tronc afin de récolter un maximum de pièces en évitant les obstacles.