La recherche fondamentale est l’une des trois briques, avec la recherche appliquée et le développement expérimental, qui compose la recherche et le développement (R&D).
Le Manuel de Frascati, référence méthodologique internationale pour les études statistiques des activités de recherche et développement, définit la recherche fondamentale ainsi :
En se basant sur l’état de l’art, c’est-à-dire l’ensemble des connaissances mises à disposition sur un domaine spécifique, la recherche fondamentale s’initie par la formulation de questions ou d’hypothèses (théories) auxquelles doivent répondre l’expérience et l’observation.
S’en suit alors un cycle appelé « méthode scientifique » qui alterne les phases de théorie, prédiction, expérience et observation permettant d‘aboutir à une découverte scientifique à la base éventuelle de l’énonciation d’une nouvelle théorie (et donc de nouveaux cycles).
À la fin de tout ou partie de ce système itératif, les scientifiques doivent être en mesure d’apporter de nouvelles connaissances au domaine investi, redéfinissant ainsi un nouvel état de l’art enrichi, sans se soucier pour autant, à leur niveau de savoir, s’il y a aura une application pratique à ces recherches.
Un savoir partagé
Le nouvel état de l’art défini lors d’un cycle de recherche fait généralement l’objet de publications dans des revues scientifiques spécialisées que les chercheuses et les chercheurs du monde entier peuvent consulter pour faire avancer leurs propres recherches. Ainsi, les savoirs sont partagés et mutualisés pour faire grandir l’état des connaissances.
Il existe plusieurs types de recherches fondamentales dont les frontières sont parfois floues :
- La recherche descriptive : ce type de recherche consiste à décrire le plus précisément possible un phénomène sans s’intéresser spécialement à ses mécanismes ;
- La recherche explicative : elle répond généralement aux questions « pourquoi » et « comment » et s’intéresse à l’explication de phénomènes connus et observables ;
- La recherche exploratoire : cette dernière s’intéresse plus particulièrement à des phénomènes pas ou peu connus.
Par définition, la recherche fondamentale ne possède pas de perspective économique.
On oppose souvent recherche fondamentale, recherche appliquée et recherche clinique mais les frontières entre les différents types de recherche sont de plus en plus poreuses dans la mesure où les deux sont interdépendantes et s’enrichissent.
La recherche fondamentale à l'Institut du Cerveau
La recherche à l’Institut du Cerveau a été imaginée avec l’idée d’abolir le plus possible les barrières théoriques, matérielles et financières entre recherche fondamentale, recherche appliquée, recherche clinique, etc. C’est pour cela que l’Institut du Cerveau réunit en un même lieu, chercheurs, cliniciens, patients, start-up… pour favoriser au maximum les interactions, créer de l’émulation et accélérer les applications jusqu’au chevet des malades.
Ainsi, un postulat émis en recherche fondamentale peut être validé ou invalidé en clinique, et une observation clinique peut être à l’origine d’un projet de recherche fondamentale, mobiliser plusieurs équipes de recherche et être à la base du développement d’une solution technologique.
Les exemples de ce décloisonnement ne manquent pas à l’Institut du Cerveau.
Ainsi en 2022, des scientifiques de l’Institut du Cerveau et de l’Inserm ont effectué des recherches permettant de dresser la cartographie en 3 dimensions du réseau lymphatique méningé, un réseau impliqué dans l’évacuation des déchets produits par le cerveau et la moelle épinière. Cette découverte issue de la recherche fondamentale ouvre la piste d’une meilleure prise en charge clinique de certaines maladies neurologiques.
En effet, La cartographie réalisée par IRM durant ces recherches a permis de montrer que le réseau lymphatique méningé était significativement plus étendu chez les hommes que chez les femmes. Cette observation pourrait expliquer la plus grande prédisposition des femmes à développer des maladies pour lesquelles ce réseau est impliqué comme la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, les AVC ou bien encore les tumeurs méningées. C’est sur la base de ce postulat que des recherches se poursuivent actuellement à l’Institut du Cerveau avec pour objectif, l’amélioration de la qualité de vie des malades.