A travers le projet ATTACK-AVC, nos équipes projettent de modéliser les mécanismes de réorganisation des connexions cérébrales afin de découvrir de nouveaux biomarqueurs prédictifs du potentiel de récupération de chaque patient victime d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC).
Accidents Vasculaires Cérébraux : Un enjeu de santé publique
Qu’est-ce qu’un AVC ?
En France, près de 150 000 personnes sont touchées par un accident vasculaire cérébral chaque année. L’AVC est une pathologie qui survient de façon brutale et peut toucher indistinctement toutes les catégories de la population. Qu’il s’agisse d’un caillot obstruant une artère cérébrale ou de la rupture d’un vaisseau, l’AVC conduit à une privation d’irrigation d’une zone du cerveau, entrainant la mort des tissus.
Les conséquences des AVC
Les répercussions sont variables mais, dans près d’un cas sur trois, les AVC laissent des séquelles sévères : plus de 500 000 Français sont ainsi atteints de paralysies, de troubles moteurs, de la compréhension, du langage, de la synchronisation, de l’attention, ou encore de douleurs, dépressions… autant de conséquences qui impactent sévèrement leur quotidien et leur autonomie.
Après l’AVC
Si l’AVC est un accident de la vie, l’espoir est néanmoins permis pour les patients car les chances de récupérer sont bien réelles.
Cependant, les patients ne sont pas tous égaux face à la récupération. En effet, les caractéristiques individuelles des personnes touchées influeraient sur leurs capacités à se rétablir, expliquant pourquoi, à rééducation égale, la récupération entre deux personnes ne sera pas identique. Or aujourd’hui, la prise en charge des patients ne prend pas forcément en compte ces particularités individuelles pourtant déterminantes pour la guérison.
PROJET ATTACK –AVC : Cartographier le cerveau pour améliorer la récupération des patients
Pronostiquer la récupération des patients pour adapter le traitement
A travers le projet ATTACK-AVC, les chercheurs de l’Institut du Cerveau – ICM promettent de modéliser les mécanismes de réorganisation des connexions cérébrales afin de découvrir de nouveaux biomarqueurs prédictifs du potentiel de récupération de chaque patient. A terme, l’objectif sera d’appliquer ces méthodes en clinique pour établir un profil de récupération individuel et développer des solutions de rééducations sur-mesure.
Déterminer une carte d’identité cérébrale pour prédire la récupération
Pour répondre à cet objectif, le projet se basera sur le suivi longitudinal, pendant un an, d’une cohorte de 15 sujets sains et 15 sujets touchés par un AVC présentant un déficit moteur de la main et dont la récupération est plus complexe à pronostiquer. Un suivi rapproché inédit dans le domaine !
A partir de la collecte de différentes données comportementales, cliniques et d’imagerie cérébrale, les experts de l’Institut du Cerveau – ICM cartographieront la dynamique des réseaux cérébraux des patients afin de mettre en lumière des marqueurs associés à une meilleure récupération motrice. Il sera possible de déterminer une « carte d’identité cérébrale » personnelle indiquant le profil de récupération de chaque patient.
Répondre aux besoins des victimes d’AVC
Pour les patients, les résultats offriront la perspective d’une prise en charge sur-mesure, au stade aigu de la rééducation pour répondre au mieux à leurs besoins.
La mise en lumière de profils de patients a pour objectif de prédire la capacité de récupération individuelle des victimes d’AVC grâce à l’utilisation de l’Electro-encéphalogramme (EEG). C’est une technique d’enregistrement de l’activité électrique du cerveau très informative, accessible dans la majorité des hôpitaux de France et même déployable à domicile à domicile. Toutes les victimes d’un AVC pourraient ainsi à terme bénéficier systématiquement d’un pronostic personnalisé.
La rééducation, fondée sur des techniques de kinésithérapie et d’ergothérapie, sera adaptée à chaque profil pour optimiser sa récupération. A l’issue de l’étude, d’autres techniques sur lesquelles travaillent déjà les chercheurs de l’Institut du Cerveau – ICM, pourront venir compléter cette rééducation. Le neurofeedback et la stimulation cérébrale, par exemple, qui permettraient de construire de nouveaux réseaux neuronaux pour intensifier encore la récupération des patients.
A L’ORIGINE DU PROJET ATTACK-AVC : Une neurologue et un chercheur en science des réseaux
Modèle exemplaire de notre approche interdisciplinaire, le projet ATTACK-AVC est né de la rencontre, au sein de l’Institut du Cerveau – ICM, de 2 chercheurs aux expertises complémentaires. Animés par l’ambition commune de comprendre les mécanismes de récupération suite à une AVC, ils ont construit un projet solide et prometteur pour les patients.