Les équipes françaises sont à nouveau en pointe dans le développement de la stimulation cérébrale profonde
Le syndrome Gilles de la Tourette est caractérisé par la combinaison de tics moteurs et vocaux souvent associés à des troubles du comportement. Des solutions thérapeutiques existent comme certains médicaments antipsychotiques ou des benzodiazépines. Malgré ces derniers, et une meilleure compréhension de l’origine des tics, des symptômes peuvent persister chez certains patients affectant leur vie sociale et quotidienne. Cette maladie relativement méconnue peut se révéler très handicapante, notamment par sa chronicité.
Les mécanismes physiologiques de ce syndrome sont encore mal connus mais un dysfonctionnement de structures cérébrales profondes, les ganglions de la base, a été mis en évidence. Ainsi, une première étude menée au Centre d’Investigation Clinique de l’Hôpital de la Salpêtrière menée chez 3 patients a testé les effets de la stimulation cérébrale profonde du globus pallidus interne avec des résultats encourageants. D’autres équipes dans le monde ont proposé d’appliquer la stimulation dans d’autres régions spécifiques des ganglions de la base avec une efficacité variable dans la réduction des symptômes .
Une étude coordonnée par des chercheurs et médecins de l’APHP et de l’Institut du Cerveau – ICM a permis d’évaluer de façon précise les effets de la stimulation de la partie antérieure du globus pallidus interne dans un essai clinique portant sur 19 patients atteints du syndrome Gilles de la Tourette résistant aux traitements. Il s’agit de la plus grande cohorte de patients opérés dans cette structure cérébrale avec une étude conduite dans 8 centres en France.
Si leurs résultats montrent que 3 mois de stimulation cérébrale profonde de la partie antérieure du globus pallidus interne ne semblent pas suffisants pour réduire les tics, ils montrent grâce à un suivi prolongé et une phase d’interruption de traitement que les patients sont améliorés de près de 50% après 6 mois avec un bénéfice dans leurs activités de la vie quotidienne, certains patients ayant pu réintégrer une activité professionnelle et/ou éducative un an après l’opération.
Ainsi, le bénéfice observé suggère la nécessité de procéder à des études complémentaires pour étudier l’efficacité de ce traitement sur de plus longues périodes et identifier de potentiels prédicteurs de la réponse thérapeutique.
Sources
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28645853/
Welter ML, Houeto JL, Thobois S, Bataille B, Guenot M, Worbe Y, Hartmann A, Czernecki V, Bardinet E, Yelnik J, du Montcel ST, Agid Y, Vidailhet M, Cornu P, Tanguy A, Ansquer S, Jaafari N, Poulet E, Serra G, Burbaud P, Cuny E, Aouizerate B, Pollak P, Chabardes S, Polosan M, Borg M, Fontaine D, Giordana B, Raoul S, Rouaud T, Sauvaget A, Jalenques I, Karachi C, Mallet L; STIC study group. Lancet Neurol. 2017 Aug;16(8):610-619.