Aller au contenu principal

Soit 34,00 après déduction fiscale de 66%

Je fais un don mensuel Je fais un don IFI
Recherche, Science & Santé

Une nouvelle piste de traitement pour les formes sévères de maladie de Gilles de la Tourette

Publié le : 04/07/2017 Temps de lecture : 1 min
brain cells

Les équipes françaises sont à nouveau en pointe dans le développement de la stimulation cérébrale profonde

Le syndrome Gilles de la Tourette est caractérisé par la combinaison de tics moteurs et vocaux souvent associés à des troubles du comportement. Des solutions thérapeutiques existent comme certains médicaments antipsychotiques ou des benzodiazépines. Malgré ces derniers, et une meilleure compréhension de l’origine des tics, des symptômes peuvent persister chez certains patients affectant leur vie sociale et quotidienne. Cette maladie relativement méconnue peut se révéler très handicapante, notamment par sa chronicité.

Les mécanismes physiologiques de ce syndrome sont encore mal connus mais un dysfonctionnement de structures cérébrales profondes, les ganglions de la base, a été mis en évidence. Ainsi, une première étude menée au Centre d’Investigation Clinique de l’Hôpital de la Salpêtrière menée chez 3 patients a testé les effets de la stimulation cérébrale profonde du globus pallidus interne avec des résultats encourageants. D’autres équipes dans le monde ont proposé d’appliquer la stimulation dans d’autres régions spécifiques des ganglions de la base avec une efficacité variable dans la réduction des symptômes .

Une étude coordonnée par des chercheurs et médecins de l’APHP et de l’Institut du Cerveau – ICM a permis d’évaluer de façon précise les effets de la stimulation de la partie antérieure du globus pallidus interne dans un essai clinique portant sur 19 patients atteints du syndrome Gilles de la Tourette résistant aux traitements. Il s’agit de la plus grande cohorte de patients opérés dans cette structure cérébrale avec une étude conduite dans 8 centres en France.

Si leurs résultats montrent que 3 mois de stimulation cérébrale profonde de la partie antérieure du globus pallidus interne ne semblent pas suffisants pour réduire les tics, ils montrent grâce à un suivi prolongé et une phase d’interruption de traitement que les patients sont améliorés de près de 50% après 6 mois avec un bénéfice dans leurs activités de la vie quotidienne, certains patients ayant pu réintégrer une activité professionnelle et/ou éducative un an après l’opération.

Ainsi, le bénéfice observé suggère la nécessité de procéder à des études complémentaires pour étudier l’efficacité de ce traitement sur de plus longues périodes et identifier de potentiels prédicteurs de la réponse thérapeutique. 

Sources

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28645853/
Welter ML, Houeto JL, Thobois S, Bataille B, Guenot M, Worbe Y, Hartmann A, Czernecki V, Bardinet E, Yelnik J, du Montcel ST, Agid Y, Vidailhet M, Cornu P, Tanguy A, Ansquer S, Jaafari N, Poulet E, Serra G, Burbaud P, Cuny E, Aouizerate B, Pollak P, Chabardes S, Polosan M, Borg M, Fontaine D, Giordana B, Raoul S, Rouaud T, Sauvaget A, Jalenques I, Karachi C, Mallet L; STIC study group. Lancet Neurol. 2017 Aug;16(8):610-619.

D'autres actualités qui pourraient vous intéresser

Monocyte – un globule blanc qui se différencie en macrophage. Crédit : Université d’Edinbourg.
Découverte d’une anomalie liée aux macrophages dans la sclérose en plaques
Certains patients atteints de sclérose en plaques possèdent la capacité de régénérer partiellement la myéline, la gaine qui entourent les fibres nerveuses et qui est endommagée au cours de la maladie. En étudiant comment les cellules immunitaires...
08.11.2024 Recherche, Science & Santé
Interneurones. Crédit : UCLA Broad Stem Cell Research Center.
Cibler les interneurones inhibiteurs du striatum pour stopper les comportements compulsifs
Et si on pouvait résister aux compulsions ? Ces comportements irrationnels, que l’on observe notamment dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), sont très difficiles à réfréner. Pourtant, à l’Institut du Cerveau, l’équipe d’Éric Burguière...
09.09.2024 Recherche, Science & Santé
Les nerfs moteurs présents dans la moelle épinière se projettent vers la périphérie, où ils entrent en contact avec les muscles, formant des connexions appelées jonctions neuromusculaires. Crédit : James N. Sleigh.
Maladie de Charcot : les effets inattendus des ultrasons
Depuis une quinzaine d’années, les neurochirurgiens perfectionnent une technique fascinante : ouvrir temporairement la barrière hémato-encéphalique via des ultrasons, pour faciliter l’action de molécules thérapeutiques dans le système nerveux central...
30.08.2024 Recherche, Science & Santé
Un neurone
Syndrome de Rett : une nouvelle thérapie génique en vue
La thérapie génique pourrait constituer notre meilleure chance de traiter le syndrome de Rett, un trouble neurologique qui entraîne des déficiences intellectuelles et motrices graves. À l’Institut du Cerveau, Françoise Piguet et ses collègues ont...
11.07.2024 Recherche, Science & Santé
Lésions d’un patient à l’inclusion dans le protocole (M0) disparues après 2 ans de traitement à la Leriglitazone (M24)
Le double effet de la leriglitazone dans l'adrénoleucodystrophie liée au chromosome X (ALD-X)
En 2023, l’équipe du Professeur Fanny Mochel (AP-HP, Sorbonne Université), chercheuse à l’Institut du Cerveau montrait que la prise quotidienne de leriglitazone permettait de réduire la progression de la myélopathie des patients atteints d...
24.06.2024 Recherche, Science & Santé
Une tête de statue de l'île de Pâques sur laquelle sont posées des éléctrodes
Un meilleur pronostic de retour à la conscience des patients placés en réanimation
Lorsqu’un patient est admis en réanimation à cause d’un trouble de la conscience — un coma par exemple — établir son pronostic neurologique est une étape cruciale et souvent difficile. Pour réduire l’incertitude qui prélude à la décision médicale, un...
04.06.2024 Recherche, Science & Santé
Voir toutes nos actualités