Une étude conduite par Paolo Bartolomeo et Monica Toba à l’Institut du Cerveau, en collaboration des équipes de Lyon et de Milan, confirme cliniquement l’utilisation de l’actigraphie pour le diagnostic de la négligence motrice chez des patients après un accident vasculaire cérébral.
Oublier de bouger une partie de son corps ? C’est ce que vivent certains patients après un accident vasculaire cérébral (AVC). Pour autant, ceux-ci ne sont pas paralysés comme cela peut être le cas après un tel accident. On parle alors de négligence motrice. Les patients victimes d’une lésion dans l’hémisphère droit du cerveau oublient alors de bouger leur main gauche ou leur jambe gauche. Ils peuvent s’asseoir sur leur main ou trébucher sur leur pied par exemple, voire se comporter comme s’ils étaient hémiplégiques. En revanche, lorsqu’on leur demande de bouger volontairement leur bras ou leur jambe, ils en sont bien capables.
Pour tenter de fournir une évaluation objective de la négligence motrice, les chercheurs et cliniciens de l’Institut du Cerveau, en collaboration avec la fondation Don Carlo Gnocchi à Milan (Italie), ont proposé d’utiliser l’actigraphie.
Un actigraphe est un dispositif ressemblant à une montre et contenant un accéléromètre, capable d’enregistrer les mouvements. En plaçant ces actigraphes pendant 24h chez des patients suivis dans des hôpitaux de Lyon et de Milan, les chercheurs ont recueilli et analysé les données de motricité de leur bras gauche et de leur bras droit. Ils ont ainsi construit des scores de latéralité et établi une gamme de valeurs des asymétries des mouvements spontanés qui peuvent être considérées normales ou qui au contraire indiquent une présentation pathologique. Leurs résultats montrent que l’actigraphie indique un diagnostic très similaire à l’examen clinique subjectif des médecins.
Sources
Source Quantitative Assessment of Motor Neglect.
Toba MN, Pagliari C, Rabuffetti M, Nighoghossian N, Rode G, Cotton F, Spinazzola L, Baglio F, Migliaccio R, Bartolomeo P. Stroke. 2021 Mar 4