A l’occasion de la journée nationale pour l’épilepsie, ce jeudi 17 novembre 2016, l’Institut du Cerveau fait le point sur cette maladie. Très fréquente, près de deux français sur trois estiment pourtant mal connaître cette pathologie, et beaucoup d’idées reçues circulent encore.
L’épilepsie, ou plutôt les épilepsies, regroupent un ensemble de syndromes qui diffèrent selon leur âge de début, les types de crises et leur sévérité. C’est une des maladies neurologiques les plus répandues en Europe.
En France, les épilepsies sont très fréquentes parmi la population : elles touchent 600 000 personnes, soit 1% des français, et concernent environ 3,5 millions de gens (7% des français), si l’on considère les proches des patients : parents, enfants, etc.
Mais cette maladie reste largement méconnue : selon un sondage publié en octobre 2016 par la Fondation Française pour la Recherche sur l’Epilepsie (FFRE), près de deux français sur trois disent « mal ou très mal connaître » les épilepsies, moins de trois français sur 10 savent qu’il s’agit de maladies du cerveau, et une personne sur cinq pense que ces maladies sont incurables.
Toujours selon le même sondage, ces méconnaissances feraient perdurer des idées fausses sur les épilepsies parmi la population, et seraient même dans certains cas sources de discriminations à l’encontre des personnes qui en souffrent.
Beaucoup d’erreurs concernent notamment les symptômes ou les causes des épilepsies.
Connaître et comprendre les épilepsies
Découvrez ce que sont les épilepsies et leurs causes, avec les chercheurs de l’Institut du Cerveau.
Améliorer le diagnostic de l’épilepsie
Les dernières recherches à l’Institut du Cerveau
Au sein de l’Institut du Cerveau , 3 équipes de recherche se concentrent sur l’épilepsie, pour mieux la comprendre, la diagnostiquer précocement et la traiter.
Connaître les gènes de l’épilepsie
L’équipe d’Eric Leguern (AP-HP, Sorbonne Université, Institut du Cerveau) et Stéphanie Baulac (Inserm, Institut du Cerveau - ICM) s’intéresse aux gènes responsables des formes familiales d’épilepsie. Après la découverte d’un gène majeur, DEPDC5, elle a mis très récemment en évidence des mutations du gène MTOR impliqué dans la voie mTOR qui intervient dans le développement cérébral. Ces mutations sont présentes dans seulement quelques cellules du cerveau des patients atteints d’épilepsies associées à des malformations cérébrales.
Comprendre le comportement des neurones lors d’une crise d’épilepsie
Les crises d’épilepsie peuvent se caractériser, surtout chez les jeunes enfants, par des périodes d’absence pendant lesquels ils ne réagissent plus aux stimuli environnementaux. L’équipe de Stéphane Charpier (Sorbonne Université, Institut du Cerveau) a montré que ces crises d’épilepsie généralisée, qui affectent l’ensemble du cortex cérébral, bloquent la capacité des neurones à intégrer les informations provenant de l’extérieur, et entrainent cette « absence ». Il y a donc une interruption des mécanismes de la perception consciente lors de ces crises généralisées.
Etudier les tissus épileptiques
Conserver des tissus, en bon état, suffisamment longtemps pour pouvoir les étudier, se révèle être un tâche ardue. Pour y remédier, l’équipe de Richard Miles (CNRS, Institut du Cerveau) a mis au point une technique révolutionnaire pour conserver en culture des coupes de tissus de cerveau de patients épileptiques pendant plusieurs semaines, permettant ainsi d’étudier les mécanismes de l’épilepsie et les effets des traitements à long terme.
Améliorer les traitements
Plusieurs études sur l’épilepsie sont conduites par des chercheurs de l’Institut du Cerveau. Vincent Navarro, de l’équipe de Stéphane Charpier, a notamment coordonné un essai thérapeutique visant à comparer deux types de traitement d’urgence des crises d’épilepsie. Ces traitements sont administrés aux patients lorsque la crise dure plus de 5 minutes et représente donc un risque de dommages pour le cerveau. Ces études s’inscrivent dans un cadre global d’amélioration des traitements pour les patients.