Aller au contenu principal

Soit 34,00 après déduction fiscale de 66%

Je fais un don mensuel Je fais un don IFI
Recherche, Science & Santé

Alzheimer, une prédisposition génétique complexe

Publié le : 11/07/2022 Temps de lecture : 1 min
cerveau

Bien que la maladie d’Alzheimer ne soit pas héréditaire dans 95% des cas, près de 75 facteurs génétiques de prédisposition – c’est-à-dire augmentant le risque de développer la maladie – ou protecteurs, diminuant la probabilité d’être malade, ont été identifiés à ce jour.

Plusieurs études se sont en particulier intéressées au gène APOE, et ont montré que les personnes porteuses de l’allèle APOE-ε4 présentaient un risque de développer la maladie 4 à 16 fois supérieur aux non porteurs, alors que l’allèle APOE-ε2 conférait quant à lui une protection contre la maladie, l’allèle APOE-ε3 étant le plus commun et utilisé comme référence. Chacun de ces variants n’étant ni nécessaire, ni suffisant, il est à noter que les porteurs de l’allèle APOE-ε4 ne développent pas tous la maladie, et qu’inversement un individu porteur de l’allèle APOE-ε2 peut être atteint. Pourtant, alors que l’on savait que le gène APOE codait pour une protéine aux multiples fonctions se fixant aux neurones dans le cerveau, le rôle exact de la protéine apoE dans la susceptibilité et le développement de la maladie d’Alzheimer demeurait encore inconnu.

Dans un article paru dans le prestigieux journal JAMA Neurology, Yann Le Guen, postdoctorant dans l’équipe FRONTLAB: Fonctions et dysfonctions de systèmes frontaux, dirigée par le Pr Richard Lévy à l’Institut du Cerveau, en collaboration avec l’Université de Stanford (USA) révèle que certaines mutations rares du gène APOE modulent les effets connus des allèles APOE-ε2, ε3 et ε4. Le gène APOE serait ainsi capable d’autoréguler son activité. L’étude révèle plus précisément que la mutation R251G, héritée sur le même allèle que APOE-ε4, contrebalance le risque accru de développer la maladie conféré par cet allèle. Les scientifiques identifient également une autre mutation, V236E, présente conjointement avec l’allèle APOE-ε3, qui diminue de 60% le risque de développer la maladie d’Alzheimer. L’étude, conduite par Yann Le Guen, porte sur 67 000 patients, 28 000 apparentés au 1er degré et 340 000 contrôles sains.

Ces travaux ouvrent de nouvelles pistes vers une meilleure compréhension du rôle du gène APOE  dans le développement des formes tardives de la maladie d’Alzheimer. La découverte de ces mutations constitue en outre un pas de plus vers de futures thérapies capables de ralentir voir de stopper la progression de la maladie d’Alzheimer. D’autres travaux seront nécessaires pour comprendre comment ces mutations modifient l’activité de la protéine et identifier la fonction biologique impliquée parmi les nombreuses mutations associées à ce gène.

Sources

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35639372/

Coupes de cerveau
Equipe
Frontlab : le cortex préfrontal au centre des fonctions cognitives supérieures : de la santé à la maladie

Le but de l'équipe Frontlab est de mieux comprendre le rôle et l'organisation du cortex préfrontal dans le contrôle, l'activation et l'inhibition des comportements volontaires dirigés vers un but.

En savoir plus

D'autres actualités qui pourraient vous intéresser

Un nouveau-né
Le projet NewBorn Neurodigital mis à l’honneur au Sommet pour l’action sur l’IA
À l’occasion du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) qui a eu lieu les 10 et 11 février 2025 à Paris, la France a accueilli les représentants d’une centaine de pays, dont de nombreux chefs d’Etat, chefs d’entreprise, chercheurs...
14.02.2025 Recherche, Science & Santé
La huntingtine est une protéine indispensable au développement embryonnaire, à la formation et au maintien du tissu cérébral.
Maladie de Huntington : la piste énergétique se précise
La maladie de Huntington, affection neurologique rare et héréditaire, est associée à un déficit énergétique qui prélude à l’apparition des symptômes et est étroitement lié à leur évolution. À l’Institut du Cerveau, Fanny Mochel et ses collègues...
07.02.2025 Recherche, Science & Santé
Visuel de l'actualité Troubles du Développement Intellectuel (TDI)
Troubles du Développement Intellectuel (TDI) : le projet « RNU-Splice » reçoit le soutien du mécénat santé des Mutuelles AXA
Les Troubles du Développement Intellectuel (TDI) touchent 2 à 3 % de la population et sont caractérisés par des altérations des fonctions cognitives, impactant les apprentissages. Les TDI ont ainsi des conséquences sur les capacités d’adaptation avec...
30.01.2025 Soutien
À la recherche de marqueurs d’imagerie dans la démence frontotemporale
À la recherche de marqueurs d’imagerie dans la démence frontotemporale
Et si l’étude des relations entre différents réseaux cérébraux nous permettait de mieux comprendre la démence frontotemporale ? Cette maladie dégénérative, d’évolution variable, est souvent diagnostiquée de manière tardive lorsque les signes...
07.01.2025 Recherche, Science & Santé
02 Décembre 2024
Visuel des Conférences scientifiques
Conférences scientifiques : Michael GREICIUS (en anglais)
Speaker : Michael GREICIUS, Stanford medicine health care. "Reaching for high-hanging fruit in Alzheimer’s disease genetics"
12.11.2024 Conférences scientifiques
Monocyte – un globule blanc qui se différencie en macrophage. Crédit : Université d’Edinbourg.
Découverte d’une anomalie liée aux macrophages dans la sclérose en plaques
Certains patients atteints de sclérose en plaques possèdent la capacité de régénérer partiellement la myéline, la gaine qui entourent les fibres nerveuses et qui est endommagée au cours de la maladie. En étudiant comment les cellules immunitaires...
08.11.2024 Recherche, Science & Santé
Voir toutes nos actualités