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Recherche, Science & Santé

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Publié le : 27/07/2016 Temps de lecture : 1 min
Une personne avec un clavier d'ordinateur

Résister à la tentation d’une récompense immédiate est souvent indispensable pour atteindre nos objectifs à long terme.

L’équipe de Mathias Pessiglione, à l’Institut du Cerveau - ICM, a fait l’hypothèse d’un stock quotidien limité de « self-control », qui nous permet d’agir sans impulsivité et de prendre des décisions rationnelles.

Pour tester cette idée, les chercheurs ont demandé à trois groupes de volontaires de se prêter à des études comportementales. Le premier groupe devait résoudre des exercices compliqués pendant plus de 6 heures. Pendant ce temps, le deuxième groupe était confronté à des exercices simples alors que le troisième groupe se divertissait en lisant ou en jouant à des jeux vidéo. A intervalles réguliers, les chercheurs demandaient aux participants de choisir entre une récompense immédiate, recevoir une petite somme d’argent tout de suite, ou une récompense à long terme, une plus grosse somme d’argent plus tard.

Les personnes soumises à des exercices difficiles ont choisi la petite somme tout de suite, c’est à dire qu’ils ont favorisé un choix impulsif à un choix plus profitable à long terme. Ainsi la « fatigue » cognitive nous entrainerait à faire des choix plus impulsifs.
La responsable ? Une petite région du cerveau située dans le cortex préfrontal et sollicitée à la fois lors de la réalisation de tâches complexes et de choix financiers. « L’activité de cette région diminue avec la fatigue, or plus son activité diminue, plus le nombre de choix impulsifs augmente », explique Mathias Pessiglione.

Ce travail met en évidence un mécanisme qui explique pourquoi, après une journée de travail intense, notre impulsivité augmente quand il s’agit de prendre des décisions économiques. Ces résultats ont des implications dans le domaine du management, en effet le nombre et la durée des pauses pendant le travail devraient être adaptées pour éviter la fatigue cognitive. « Un travail trop intense a non seulement des répercussions sur nos décisions économiques mais peut entraîner, à terme, des conditions pathologiques comme le syndrome du burn-out », conclut le chercheur.

Sources

Neural mechanisms underlying the impact of daylong cognitive work on economic decisions.
http://www.pnas.org/content/113/25/6967.abstract
Bastien Blain, Guillaume Hollard, and Mathias Pessiglione. PNAS, 2016.

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