Aller au contenu principal

Soit 34,00 après déduction fiscale de 66%

Je fais un don mensuel Je fais un don IFI
Recherche, Science & Santé

Vers une meilleure compréhension de l'inflammation dans la maladie de Parkinson

Publié le : 31/05/2017 Temps de lecture : 1 min
cerveau

Une étude d’une équipe de l’Institut du Cerveau – ICM s’est penchée sur l’infiltration et les effets d’un type particulier de cellules immunitaires au niveau de la substance noire, la zone principalement touchée dans la maladie de Parkinson.

Une des principales caractéristiques de la maladie de Parkinson est la dégénérescence progressive des neurones producteurs de dopamine, ou dopaminergiques, au niveau de la substance noire dans le cerveau.

La dégénérescence de ces neurones déclenche une réaction inflammatoire dans le cerveau. Au cours de ce processus, des molécules appelées « chimiokines » sont produites sur le site de l’inflammation. Elles vont attirer, au niveau de la zone inflammée, des cellules immunitaires circulant dans le sang lesquelles possèdent des « récepteurs » spécifiques de ces facteurs. Ce processus entraîne ainsi l’infiltration de cellules immunitaires périphériques au niveau du système nerveux central.

Dans ce cadre, les chercheurs de l’Institut du Cerveau – ICM se sont intéressés, dans un modèle expérimental de la maladie de Parkinson, aux monocytes, un type spécifique de cellules immunitaires dont l’infiltration dans le cerveau et le rôle dans la dégénérescence des neurones dopaminergiques est peu connu.

La principale raison de ce manque de données provient d’une limitation technique. Il était très difficile de différencier de manière fiable les monocytes « infiltrés » provenant du sang, de la microglie, les cellules immunitaires « résidentes » du cerveau. De récentes découvertes ont permis de distinguer ces deux populations et ont fourni de nouveaux outils pour leur étude.

Les monocytes sanguins présentent classiquement à leur surface un « récepteur » nommé CCR2, on note ces monocytes CCR2+. Ce récepteur va répondre au « ligand chimiokinique » CCL2. Ainsi lorsque CCL2 est présent au site inflammatoire, les monocytes qui possèdent le récepteur CCR2 vont être attirés vers le lieu où est produit CCL2 c’est-à-dire là où les neurones dégénèrent.

Les résultats des chercheurs montrent qu’il y a bien une infiltration de monocytes CCR2+ dans la substance noire lorsque les neurones dégénèrent, mais qu’elle reste limitée et ne participe pas à la mort de ces neurones.

Quant à la source du ligand CCL2, nécessaire pour l’infiltration des monocytes, ils ont mis en évidence qu’elle provenait des astrocytes, des cellules de soutien du système nerveux central. Les chercheurs montrent qu’une production trop importante de CCL2 par les astrocytes conduit a un effet neurotoxique associé à une infiltration massive de monocytes CCR2+. Pour prévenir cet effet, l’induction de CCL2 par les astrocytes est contrôlée par la microglie, les macrophages « résident » dans le cerveau.

Dans leur ensemble, ces résultats suggèrent un mécanisme microglial qui protégerait les neurones de la sur-induction de CCL2 par les astrocytes contrôlant ainsi l’infiltration cérébrale de monocytes neurotoxiques.

Sources

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28320442/
Parillaud VR, Lornet G, Monnet Y, Privat AL, Haddad AT, Brochard V, Bekaert A, de Chanville CB, Hirsch EC, Combadière C, Hunot S, Lobsiger CS. J Neuroinflammation. 2017 Mar 21;14(1):60.
Pour suivre toutes les actualités de l’Institut du Cerveau – ICM : https://institutducerveau-icm.org/fr/newsletter/

D'autres actualités qui pourraient vous intéresser

Le cortex moteur
L’origine du syndrome de Lance-Adams enfin élucidée
Décrites pour la première fois il y a 60 ans, les myoclonies chroniques consécutives à une anoxie cérébrale sont aujourd’hui appelées « syndrome de Lance-Adams ». Il s’agit d’un trouble grave, dont les mécanismes étaient jusqu’alors peu connus...
16.06.2025 Recherche, Science & Santé
sequencage adn
Troubles du développement intellectuel : deux nouveaux gènes mis en cause
Une équipe de recherche internationale franco-allemande a identifié deux nouveaux gènes qui jouent un rôle dans l’apparition de troubles du développement intellectuel (TDI). Les chercheurs ont réussi à développer deux nouveaux types de tests pour...
11.06.2025 Recherche, Science & Santé
Tiré de New Theory of Colours de Mary Gartside, 1808
À l’origine de l’aphantasie : une altération de la connectivité cérébrale ?
Grâce à l’IRMf 7T, des chercheurs de l’Institut du Cerveau et de NeuroSpin, le centre de neuroimagerie du CEA, explorent pour la première fois à très haute résolution le substrat neuronal de l’imagerie visuelle. Leurs résultats, publiés [i] dans la...
06.06.2025 Recherche, Science & Santé
Le développement du cerveau a une part d’aléatoire
Le développement du cerveau a une part d’aléatoire
La personnalité de chacun résulte de facteurs génétiques et environnementaux mais pas seulement. Bassem Hassan et son équipe à l’Institut du Cerveau montrent comment chez la drosophile, l’individualité provient également de processus aléatoires...
07.05.2025 Recherche, Science & Santé
Analyse MERSCOPE
Épilepsies focales liées à des malformations cérébrales : de nouvelles pistes de traitement ?
Une étude menée par l’équipe de Stéphanie Baulac met en évidence des mutations somatiques dans divers types cellulaires chez des patients atteints de dysplasie corticale focale de type 2. Cette maladie cause des épilepsies pharmaco-résistantes dont...
30.04.2025 Recherche, Science & Santé
Un iceberg
La cohorte ICEBERG, 10 ans de mobilisation collective scientifique et médicale
La cohorte ICEBERG, initiée il y a 10 ans, s'intéresse à l'étude des facteurs prédictifs de l’apparition et de l’évolution de la Maladie de Parkinson.
04.04.2025 Recherche, Science & Santé
Voir toutes nos actualités