Aller au contenu principal

Soit 34,00 après déduction fiscale de 66%

Je fais un don mensuel Je fais un don IFI
Recherche, Science & Santé

Le sport intensif est-il bénéfique pour notre santé ?

Publié le : 30/09/2019 Temps de lecture : 1 min
triathlon

On a coutume de dire et d’entendre qu’une activité sportive est bonne pour la santé, mais jusqu’à quel niveau d’entrainement peut-on aller sans préjudice pour notre cerveau ?

Une étude menée par Mathias PESSIGLIONE, chef d’équipe à l’Institut du Cerveau, en collaboration avec l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance) et l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD) montre qu’un entrainement physique trop intense nuit à nos capacités cérébrales, en particulier au contrôle cognitif.

L’étude avait pour objectif principal d’identifier les causes d’un syndrome courant chez les athlètes de haut niveau, le « syndrome de surentrainement », qui se traduit par une baisse des performances sportives et une sensation intense de fatigue. Un athlète souffrant de ce syndrome est souvent tenté par les produits susceptibles de rétablir ses performances, d’où l’intérêt de l’AFLD dans ce projet.

Deux groupes de triathlètes, l’un suivant un entrainement « normal » de haut niveau et l’autre soumis à une surcharge d’entrainement, ont été étudiés à l’Institut du Cerveau d’une part d’un point de vue comportemental et d’autre part par IRM fonctionnelle.

Les chercheurs ont montré qu’un entrainement sportif trop intensif pouvait être assimilé à un travail intellectuel excessif, entrainant les mêmes effets délétères sur l’activité du cortex latéral préfrontal et sur l’impulsivité lors d’une prise de décision.

D’un point de vue physiologique, il semble que le cortex préfrontal soit plus difficile à activer chez un cerveau fatigué, probablement à cause d’un système de rétrocontrôle évitant que cette région épuise les ressources énergétiques du cerveau ou y accumule des déchets métaboliques. Cette hypothèse reste à démontrer par une étude de spectroscopie par résonance magnétique, qui est actuellement menée à l’Institut du Cerveau par l’équipe de Mathias PESSIGLIONE.

En conclusion, cette étude a permis de montrer qu’un excès d’activité sportive, tout comme un excès de travail intellectuel, altère les capacités cérébrales de contrôle cognitif. La diminution du contrôle cognitif dans le cerveau fatigué correspond à une activité réduite du cortex latéral préfrontal, qui se traduit par des décisions impulsives, privilégiant les gratifications à court terme plutôt que les buts à long terme.

Ces résultats mettent en évidence que la fatigue cérébrale doit être prise en compte pour prévenir les mauvaises décisions dans les milieux économiques, politiques ou encore judiciaires. Sur le plan clinique, la fatigue du contrôle cognitif pourrait représenter une première étape dans le développement d’un syndrome de « burn-out », comme on en voit dans toutes sortes de milieux professionnels. Les recherches devront maintenant s’efforcer d’identifier les interventions qui permettent d’en rester au stade de la fatigue, et d’éviter l’installation du burn-out proprement dit, c’est-à-dire l’épuisement complet de la personne.

Sources

https://www.cell.com/current-biology/fulltext/S0960-9822(19)31104-2?_re…

D'autres actualités qui pourraient vous intéresser

Visuel de l'actualité Troubles du Développement Intellectuel (TDI)
Troubles du Développement Intellectuel (TDI) : le projet « RNU-Splice » reçoit le soutien du mécénat santé des Mutuelles AXA
Les Troubles du Développement Intellectuel (TDI) touchent 2 à 3 % de la population et sont caractérisés par des altérations des fonctions cognitives, impactant les apprentissages. Les TDI ont ainsi des conséquences sur les capacités d’adaptation avec...
30.01.2025 Soutien
À la recherche de marqueurs d’imagerie dans la démence frontotemporale
À la recherche de marqueurs d’imagerie dans la démence frontotemporale
Et si l’étude des relations entre différents réseaux cérébraux nous permettait de mieux comprendre la démence frontotemporale ? Cette maladie dégénérative, d’évolution variable, est souvent diagnostiquée de manière tardive lorsque les signes...
07.01.2025 Recherche, Science & Santé
Monocyte – un globule blanc qui se différencie en macrophage. Crédit : Université d’Edinbourg.
Découverte d’une anomalie liée aux macrophages dans la sclérose en plaques
Certains patients atteints de sclérose en plaques possèdent la capacité de régénérer partiellement la myéline, la gaine qui entourent les fibres nerveuses et qui est endommagée au cours de la maladie. En étudiant comment les cellules immunitaires...
08.11.2024 Recherche, Science & Santé
Interneurones. Crédit : UCLA Broad Stem Cell Research Center.
Cibler les interneurones inhibiteurs du striatum pour stopper les comportements compulsifs
Et si on pouvait résister aux compulsions ? Ces comportements irrationnels, que l’on observe notamment dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), sont très difficiles à réfréner. Pourtant, à l’Institut du Cerveau, l’équipe d’Éric Burguière...
09.09.2024 Recherche, Science & Santé
Les nerfs moteurs présents dans la moelle épinière se projettent vers la périphérie, où ils entrent en contact avec les muscles, formant des connexions appelées jonctions neuromusculaires. Crédit : James N. Sleigh.
Maladie de Charcot : les effets inattendus des ultrasons
Depuis une quinzaine d’années, les neurochirurgiens perfectionnent une technique fascinante : ouvrir temporairement la barrière hémato-encéphalique via des ultrasons, pour faciliter l’action de molécules thérapeutiques dans le système nerveux central...
30.08.2024 Recherche, Science & Santé
Un neurone
Syndrome de Rett : une nouvelle thérapie génique en vue
La thérapie génique pourrait constituer notre meilleure chance de traiter le syndrome de Rett, un trouble neurologique qui entraîne des déficiences intellectuelles et motrices graves. À l’Institut du Cerveau, Françoise Piguet et ses collègues ont...
11.07.2024 Recherche, Science & Santé
Voir toutes nos actualités