La jonction neuromusculaire est la zone qui permet la transmission des informations du système nerveux aux muscles. Elle est composée d’un neurone moteur qui transmet l’information à un muscle grâce à un neurotransmetteur, l’acétylcholine. La zone de contact entre les deux forme une synapse, avec le neurone présynaptique et le muscle postsynaptique. Comprendre comment se forme cette jonction est essentiel car des dysfonctionnements de celle-ci sont impliqués dans de nombreuses pathologies comme les myasthénies.
De plus en plus d’études suggèrent le rôle clef d’une famille de protéines, les Wnt, dans la formation de la jonction neuromusculaire chez plusieurs espèces de vertébrés. Cependant leurs fonctions et les mécanismes moléculaires auxquels elles sont associées sont encore mal établis.
Laure Strochlic de l’équipe de Bertrand Fontaine et ses collaborateurs ont utilisé des modèles expérimentaux pour tester le rôle de différentes protéines Wnt dans la formation de la jonction neuromusculaire et les cascades de signalisation, c’est à dire la succession d’événements à l’intérieur de la cellule dans lesquelles elles interviennent.
Leurs résultats mettent en évidence que les protéines Wnt4 et Wnt11 jouent un rôle essentiel dans la formation de la jonction neuromusculaire. D’une part, elles régulent la croissance de l’axone (prolongement du neurone qui conduit le signal électrique) du neurone moteur, et d’autre part, elles activent le regroupement des récepteurs à l’acétylcholine, au niveau du muscle. Les chercheurs ont également montré que l’action de ces protéines est médiée par deux voies de signalisation Wnt différentes, majeures dans les processus de développement, la voie « β-caténine » et la voie PCP (Planar Cell Polarity).
L’ensemble de ces résultats a permis d’élucider un nouveau mécanisme contribuant à la mise en place de la jonction neuromusculaire. Ces données ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques dans le traitement des pathologies affectant la transmission neuromusculaire telles que les myasthénies, par l’utilisation de molécules pharmacologiques modulatrices des voies de signalisation Wnt.
Sources
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28348167/
Messéant J, Ezan J, Delers P, Glebov K, Marchiol C, Lager F, Renault G, Tissir F, Montcouquiol M, Sans N, Legay C, Strochlic L. Development. 2017 Mar 27.