Aller au contenu principal

Soit 34,00 après déduction fiscale de 66%

Je fais un don mensuel Je fais un don IFI
Recherche, Science & Santé

Profiter maintenant où économiser pour plus tard : sommes-nous prédisposés à choisir ?

Publié le : 23/02/2023 Temps de lecture : 1 min
Une horloge avec un fond de deux couleurs

Léonie KOBAN et Hilke PLASMANN, chercheuses dans l’équipe « CIA: contrôle cognitif- intéroception – attention »,viennent d’identifier un marqueur cérébral par imagerie fonctionnelle prédictif de notre préférence pour les récompenses immédiates par rapport aux récompenses plus importantes mais obtenues plus tardivement. Ces travaux sont publiés dans la revue Journal of neurosciences.

Le delay discounting (DD)

Le delay discounting (DD) est un processus cognitif qui décrit la capacité d’un individu a préférer une récompense immédiate à une plus importante plus tard (par exemple 1 euro maintenant contre 2 euros dans une semaine). Nous sommes tous régulièrement confrontés à ce type de choix : par exemple, lorsque nous décidons d'acheter de nouvelles chaussures aujourd'hui au lieu d'économiser pour nous offrir de belles vacances en été, lorsque nous décidons de prendre un goûter dans l'après-midi au risque de ne plus avoir faim au dîner, et lorsque nous décidons de sortir avec des amis le soir en sachant qu’il vaudrait mieux se coucher tôt pour être reposé le lendemain.

Le DD est très variable d’un individu à l’autre mais reste stable dans le temps pour une même personne. Des études antérieures ont associé le DD comme un facteur de risque dans les troubles alimentaires (obésité ou anorexie), du tabagisme, des troubles de la consommation d’alcool ou dans la toxicomanie.

L’objectif de l’étude menée par les chercheuses de l’Institut était d’identifier un marqueur cérébral prédictif du DD fiable et reproductible et de le valider dans population indépendante.

 

Evaluer les tendances des choix

Dans cette étude, 255 volontaires sains ont été invités à faire des choix entre des récompenses immédiates plus petites et des récompenses ultérieures plus grandes au cours d'un examen d’IRM fonctionnelle. Les chercheurs ont également mesuré le poids et la taille, le pourcentage de masse grasse, l'insuline sanguine et les niveaux de glucose des participants à l'étude.

 

Des résultats significatifs : la signature cérébrale du DD

Les chercheurs de l'ICM et leurs collègues ont utilisé un algorithme d'apprentissage automatique pour détecter un modèle d'activité cérébrale fonctionnelle susceptible de prédire les différences individuelles en matière de DD. L'apprentissage automatique est une forme d'intelligence artificielle qui permet à un modèle mathématique et statistique de prédire de nouvelles données sur la base de données analysées précédemment.

Les résultats de l'étude ont montré qu'il était possible de prédire le degré d'anticipation d'une personne en fonction de son activité cérébrale fonctionnelle dans différentes régions du cerveau. En outre, les chercheurs ont constaté que ce marqueur était lié aux différences individuelles en matière d'insuline et de glucose sanguins - deux marqueurs métaboliques - et qu'il différait entre les personnes en surpoids et celles de poids normal.

Des études futures sont nécessaires pour valider ce marqueur comme un outil fiable de diagnostic de l'altération de la prise de décision dans différentes pathologies, comme les troubles du comportement alimentaire, les addictions ou encore les maladies neurodégénératives comme Alzheimer ou Parkinson.

Sources

Koban L, Lee S, Schelski DS, Simon MC, Lerman C, Weber B, Kable JW, Plassmann H. An fMRI-based brain marker of individual differences in delay discounting. J Neurosci. 2023 Jan 18:JN-RM-1343-22. doi: 10.1523/JNEUROSCI.1343-22.2022. Epub ahead of print. PMID: 36657973.

D'autres actualités qui pourraient vous intéresser

À la recherche de marqueurs d’imagerie dans la démence frontotemporale
À la recherche de marqueurs d’imagerie dans la démence frontotemporale
Et si l’étude des relations entre différents réseaux cérébraux nous permettait de mieux comprendre la démence frontotemporale ? Cette maladie dégénérative, d’évolution variable, est souvent diagnostiquée de manière tardive lorsque les signes...
07.01.2025 Recherche, Science & Santé
Stéphanie Debette
La professeure Stéphanie Debette prend la direction de l’Institut du Cerveau
Nommée directrice générale de l’Institut du Cerveau pour un mandat de cinq ans, la professeure Stéphanie Debette a pris ses nouvelles fonctions le 1er janvier 2025. Elle succède au professeur Alexis Brice, directeur général depuis 2012.
06.01.2025 Institutionnel
Une chercheuse en train de travailler
L’Institut du Cerveau annonce les lauréats de la seconde édition de NeurAL, son programme d’accélération de projets innovants
Repérer et soutenir des projets innovants en neurosciences jusqu’à la création de start-up viables : c’est tout l’objet d’iPEPS, le startup studio de l’Institut du Cerveau. Via le programme NeurAL, lancé en 2023 et renouvelé pour une seconde édition...
11.12.2024 Applications de la recherche
Monocyte – un globule blanc qui se différencie en macrophage. Crédit : Université d’Edinbourg.
Découverte d’une anomalie liée aux macrophages dans la sclérose en plaques
Certains patients atteints de sclérose en plaques possèdent la capacité de régénérer partiellement la myéline, la gaine qui entourent les fibres nerveuses et qui est endommagée au cours de la maladie. En étudiant comment les cellules immunitaires...
08.11.2024 Recherche, Science & Santé
Interneurones. Crédit : UCLA Broad Stem Cell Research Center.
Cibler les interneurones inhibiteurs du striatum pour stopper les comportements compulsifs
Et si on pouvait résister aux compulsions ? Ces comportements irrationnels, que l’on observe notamment dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), sont très difficiles à réfréner. Pourtant, à l’Institut du Cerveau, l’équipe d’Éric Burguière...
09.09.2024 Recherche, Science & Santé
Les nerfs moteurs présents dans la moelle épinière se projettent vers la périphérie, où ils entrent en contact avec les muscles, formant des connexions appelées jonctions neuromusculaires. Crédit : James N. Sleigh.
Maladie de Charcot : les effets inattendus des ultrasons
Depuis une quinzaine d’années, les neurochirurgiens perfectionnent une technique fascinante : ouvrir temporairement la barrière hémato-encéphalique via des ultrasons, pour faciliter l’action de molécules thérapeutiques dans le système nerveux central...
30.08.2024 Recherche, Science & Santé
Voir toutes nos actualités