Aller au contenu principal

Soit 34,00 après déduction fiscale de 66%

Je fais un don mensuel Je fais un don IFI
Recherche, Science & Santé

Paraplégies spastiques héréditaires : découverte d’un nouveau mécanisme

Publié le : 24/11/2015 Temps de lecture : 1 min
Visualisation de l'ADN

Une équipe de l’Institut du Cerveau - ICM a mis en évidence que des mutations au sein d’un même gène, ALDH18A1, sont associées à plusieurs types de paraplégies spastiques héréditaires et à différents modes de transmission. De plus, les chercheurs ont identifié un nouveau marqueur sanguin associé à la maladie et qui permettrait de la diagnostiquer. Ces résultats contribuent à une meilleure compréhension de la maladie et à un diagnostic plus précis.

Les paraplégies spastiques héréditaires représentent un groupe hétérogène de maladies sur le plan clinique et génétique. Ces troubles neurodégénératifs affectent des individus de tous âges. Les signes cliniques s’installent progressivement et sont caractérisés par des troubles de la marche très invalidants dus à une raideur (spasticité) des membres inférieurs. Ce tableau clinique peut être compliqué par d’autres signes cliniques qui sont partagés avec d’autres maladies neurologiques comme la sclérose latérale amyotrophique, les neuropathies ou les ataxies cérébelleuses.

Le groupe animé par Giovanni Stevanin, chercheur INSERM / EPHE, au sein de l’équipe d’Alexis Brice à l’Institut du Cerveau - ICM s’intéresse depuis plusieurs années à l’étude des mécanismes génétiques et physiopathologiques impliqués dans ces maladies et a déjà identifié plusieurs gènes responsables de ces pathologies.

Différents modes de transmission existent (autosomique dominante, autosomique récessive ou lié au chromosome X) et les signes cliniques varient en fonction du gène touché.

Pour la première fois, les chercheurs de l’Institut du Cerveau - ICM viennent de mettre en évidence que des mutations au sein d’un même gène, ALDH18A1, sont associées à plusieurs modes de transmission et à des signes cliniques différents.

Ce gène était connu pour être impliqué dans une autre maladie neurocutanée mais sept nouvelles mutations ont été identifiées dans sept familles différentes souffrant de paraplégie spastique au premier plan sans atteinte cutanée. Pour la première fois, les chercheurs ont montré que le mode de transmission de ces mutations peut être non seulement autosomique récessif mais également autosomique dominant et causer différents symptômes qui ne sont pas corrélés au mode de transmission.

Le gène ALDH18A1 code pour une enzyme, P5CS, localisée dans les mitochondries, véritables centrales énergétiques de la cellule. Les patients ayant une mutation dominante au sein du gène ALDH18A1 présentent tous des profils métaboliques anormaux (au niveau du métabolisme des acides aminés).

Ces travaux ont permis d’identifier un nouveau biomarqueur sanguin associé à la maladie (dans le cas d’une transmission autosomique dominante) qui permettrait de la diagnostiquer.

Ces résultats contribuent à une meilleure compréhension de l’origine génétique des PSH et aux mécanismes impliqués dans leur développement. Ils permettront d’affiner le diagnostic de la maladie non seulement au niveau génétique mais également grâce à l’analyse de biomarqueurs sanguins chez les patients.

Sources

Coutelier M, Goizet C, Durr A, Habarou F, Morais S, Dionne-Laporte A, Tao F, Konop J, Stoll M, Charles P, Jacoupy M, Matusiak R, Alonso I, Tallaksen C, Mairey M, Kennerson M, Gaussen M, Schule R, Janin M, Morice-Picard F, Durand CM, Depienne C, Calvas P, Coutinho P, Saudubray JM, Rouleau G, Brice A, Nicholson G, Darios F, Loureiro JL, Zuchner S, Ottolenghi C, Mochel F, Stevanin G. Alteration of ornithine metabolism leads to dominant and recessive hereditary spastic paraplegia. Brain 2015, 138:2191-2205
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26026163

Coutelier M, Mochel F, Saudubray JM, Ottolenghi C, Stevanin G. Reply: ALDH18A1 gene mutations cause dominant spastic paraplegia SPG9: loss of function effect and plausibility of a dominant negative mechanism. Brain 2015, pii: awv248.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26297557

D'autres actualités qui pourraient vous intéresser

Monocyte – un globule blanc qui se différencie en macrophage. Crédit : Université d’Edinbourg.
Découverte d’une anomalie liée aux macrophages dans la sclérose en plaques
Certains patients atteints de sclérose en plaques possèdent la capacité de régénérer partiellement la myéline, la gaine qui entourent les fibres nerveuses et qui est endommagée au cours de la maladie. En étudiant comment les cellules immunitaires...
08.11.2024 Recherche, Science & Santé
Interneurones. Crédit : UCLA Broad Stem Cell Research Center.
Cibler les interneurones inhibiteurs du striatum pour stopper les comportements compulsifs
Et si on pouvait résister aux compulsions ? Ces comportements irrationnels, que l’on observe notamment dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), sont très difficiles à réfréner. Pourtant, à l’Institut du Cerveau, l’équipe d’Éric Burguière...
09.09.2024 Recherche, Science & Santé
Les nerfs moteurs présents dans la moelle épinière se projettent vers la périphérie, où ils entrent en contact avec les muscles, formant des connexions appelées jonctions neuromusculaires. Crédit : James N. Sleigh.
Maladie de Charcot : les effets inattendus des ultrasons
Depuis une quinzaine d’années, les neurochirurgiens perfectionnent une technique fascinante : ouvrir temporairement la barrière hémato-encéphalique via des ultrasons, pour faciliter l’action de molécules thérapeutiques dans le système nerveux central...
30.08.2024 Recherche, Science & Santé
Un neurone
Syndrome de Rett : une nouvelle thérapie génique en vue
La thérapie génique pourrait constituer notre meilleure chance de traiter le syndrome de Rett, un trouble neurologique qui entraîne des déficiences intellectuelles et motrices graves. À l’Institut du Cerveau, Françoise Piguet et ses collègues ont...
11.07.2024 Recherche, Science & Santé
Lésions d’un patient à l’inclusion dans le protocole (M0) disparues après 2 ans de traitement à la Leriglitazone (M24)
Le double effet de la leriglitazone dans l'adrénoleucodystrophie liée au chromosome X (ALD-X)
En 2023, l’équipe du Professeur Fanny Mochel (AP-HP, Sorbonne Université), chercheuse à l’Institut du Cerveau montrait que la prise quotidienne de leriglitazone permettait de réduire la progression de la myélopathie des patients atteints d...
24.06.2024 Recherche, Science & Santé
Une tête de statue de l'île de Pâques sur laquelle sont posées des éléctrodes
Un meilleur pronostic de retour à la conscience des patients placés en réanimation
Lorsqu’un patient est admis en réanimation à cause d’un trouble de la conscience — un coma par exemple — établir son pronostic neurologique est une étape cruciale et souvent difficile. Pour réduire l’incertitude qui prélude à la décision médicale, un...
04.06.2024 Recherche, Science & Santé
Voir toutes nos actualités