Une étude génétique de grande envergure à laquelle ont participé des chercheurs de l’Institut du Cerveau – ICM au sein d’un consortium international met en évidence les liens entre le profil génétique des patients et les différences de susceptibilité à différentes formes de tumeurs cérébrales.
Les gliomes représentent environ 27% des tumeurs cérébrales primitives, c’est-à-dire qui naissent directement dans le cerveau. Ils sont répartis en deux grandes catégories, les glioblastomes, la forme la plus agressive (gliomes de haut grade), et les gliomes de bas-grades. Malgré les traitements actuels de chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie, le pronostic des gliomes est généralement assez faible, d’où la nécessité de mieux comprendre comment se développent ces tumeurs.
A l’heure actuelle aucun facteur environnemental n’a été solidement associé au développement de ces tumeurs. En revanche les connaissances sur les prédispositions génétiques et le risque familial de développer un gliome ont beaucoup progressé récemment, notamment grâce aux études d’association pangénomique. Elles consistent à analyser les variations génétiques chez de nombreux individus présentant la même maladie afin d’étudier leurs corrélations avec cette maladie.
Dans le cas des gliomes, de récentes études ont permis d’identifier 13 nouvelles régions de l’ADN impliquées dans la prédisposition à développer une tumeur cérébrale. Afin de poursuivre ces efforts pour comprendre le développement des gliomes, une étude multicentrique à laquelle ont participé des chercheurs de l’Institut du Cerveau – ICM a repris de précédentes études d’association pangénomique en les combinant à 2 nouvellement réalisées. Les chercheurs ont ainsi analysé un total de 12 496 cas et 18 190 contrôles.
En plus des régions déjà identifiées, ils ont mis en évidence de nouvelles régions de l’ADN « à risque » pour le développement de gliomes. Ainsi une mutation spécifique dans ces emplacements sur l’ADN serait associée à un risque accru de développer une tumeur cérébrale de type gliome. 5 nouvelles régions ont ainsi été identifiées pour les glioblastomes et 8 pour des gliomes de bas grade.
Il s’agit de la plus grande étude d’association pangénomique sur les gliomes réalisée à ce jour. Dans leur ensemble, les résultats apportent non seulement des données importantes sur des associations spécifiques pour les différents sous-types de gliomes mais également des preuves du caractère polygénique, c’est-à-dire lié à un ensemble de gènes, de la prédisposition aux gliomes.
De nouvelles études d’association pangénomique et des analyses fonctionnelles sont maintenant nécessaires pour affiner la compréhension de la biologie et du développement des différents types de gliomes. Elles pourront à termes apporter des informations précieuses pour la mise en place de nouvelles stratégies thérapeutiques et pour la personnalisation des traitements.
Sources
https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/lespoir-dun-traitement-p…
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