Aller au contenu principal

Soit 34,00 après déduction fiscale de 66%

Je fais un don mensuel Je fais un don IFI
Recherche, Science & Santé

L’intégration des signaux visuels est perturbée dans la dystonie myoclonique

Publié le : 20/02/2020 Temps de lecture : 1 min
dystonie

Une étude récente de l’équipe MOV’IT, conduite par Yulia Worbe (AP-HP/Sorbonne Université), Emmanuel Roze (AP-HP/Sorbonne Université) et Pierre Pouget (CNRS) et Clément Tarrano (AP-HP/Sorbonne Université),  montre que l’intégration des signaux visuels est perturbée chez les patients atteints de dystonie myoclonique. Ces résultats, publiés dans la revue Movement Disorders, ouvre de nouvelles voies de recherche pour mieux comprendre l’origine des symptômes moteurs de cette maladie.

La dystonie myoclonique est une maladie pédiatrique rare d’origine génétique. Elle se caractérise par des symptômes moteurs : des secousses, les myoclonies, et une dystonie, c’est-à-dire des postures anormales, du cou ou des membres par exemple. Des symptômes psychiatriques peuvent également être présent comme des troubles anxieux, des troubles obsessionnels compulsifs ou encore des addictions. L’origine des symptômes moteurs reste inconnue.

 

L’étude conduite par Yulia Worbe (AP-HP/Sorbonne Université), Emmanuel Roze (AP-HP/Sorbonne Université) et Pierre Pouget (CNRS) et Clément Tarrano (AP-HP/Sorbonne Université), dans l’équipe de Marie Vidailhet et Stéphane Lehéricy à l’Institut du Cerveau part de l’hypothèse que ces symptômes moteurs proviendraient d’un défaut d’intégration des informations sensorielles et motrices dans le cerveau des patients.

« Un défaut d’intégration sensorielle signifie que lorsque nous recevons une information sensorielle, notre cerveau n’arrive pas l’analyser correctement pour produire une action adéquate en réponse. Dans les dystonies, un symptôme qui revient fréquemment est un déficit de discrimination temporelle. Si je présente deux stimuli à un sujet et que je lui demande si les stimuli étaient présentés ensemble ou l’un après l’autre, il faudra que les deux stimuli soient séparés d’un lapse de temps beaucoup plus important pour qu’un patient atteints de dystonie puisse les distinguer par rapport à une personne non malade. » 

Yulia Worbe

Dans cette étude, les chercheurs ont regardé non seulement ce facteur temporel mais aussi d’autres aspects la perception visuelle comme la direction ou la vitesse de déplacement d’un stimulus. A première vue, sur le taux de succès à résoudre ces tâches visuelles, il ne semblait pas y avoir de différence de seuil de perception entre les patients et les sujets sains. Cependant, en utilisant des modèles computationnels d’étude de la réponse neuronale, ils montrent que le déclenchement de la réponse est en revanche beaucoup plus lent chez les patients atteints de dystonie myoclonique. De plus, la vitesse de réponse est corrélée aux changements d’épaisseur du cortex visuel et à la sévérité des myoclonies.

 

Ces résultats apportent des indices importants sur le rôle de l’altération de la perception sensorielle dans cette pathologie. Comprendre la genèse de ces symptômes et les mécanismes en jeu est essentiel pour espérer un jour agir sur ceux-ci.

 

Cette étude a été financé par Amadys, dystonia Medical Research Foundation, Fonds de dotation Brou de Laurière et Merz-Pharma.

Sources

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31571302/
Tarrano C, et al. Mov Disord 2020

D'autres actualités qui pourraient vous intéresser

Interneurones. Crédit : UCLA Broad Stem Cell Research Center.
Cibler les interneurones inhibiteurs du striatum pour stopper les comportements compulsifs
Et si on pouvait résister aux compulsions ? Ces comportements irrationnels, que l’on observe notamment dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), sont très difficiles à réfréner. Pourtant, à l’Institut du Cerveau, l’équipe d’Éric Burguière ...
09.09.2024 Recherche, Science & Santé
Les nerfs moteurs présents dans la moelle épinière se projettent vers la périphérie, où ils entrent en contact avec les muscles, formant des connexions appelées jonctions neuromusculaires. Crédit : James N. Sleigh.
Maladie de Charcot : les effets inattendus des ultrasons
Depuis une quinzaine d’années, les neurochirurgiens perfectionnent une technique fascinante : ouvrir temporairement la barrière hémato-encéphalique via des ultrasons, pour faciliter l’action de molécules thérapeutiques dans le système nerveux central ...
30.08.2024 Recherche, Science & Santé
Un neurone
Syndrome de Rett : une nouvelle thérapie génique en vue
La thérapie génique pourrait constituer notre meilleure chance de traiter le syndrome de Rett, un trouble neurologique qui entraîne des déficiences intellectuelles et motrices graves. À l’Institut du Cerveau, Françoise Piguet et ses collègues ont ...
11.07.2024 Recherche, Science & Santé
Lésions d’un patient à l’inclusion dans le protocole (M0) disparues après 2 ans de traitement à la Leriglitazone (M24)
Le double effet de la leriglitazone dans l'adrénoleucodystrophie liée au chromosome X (ALD-X)
En 2023, l’équipe du Professeur Fanny Mochel (AP-HP, Sorbonne Université), chercheuse à l’Institut du Cerveau montrait que la prise quotidienne de leriglitazone permettait de réduire la progression de la myélopathie des patients atteints d ...
24.06.2024 Recherche, Science & Santé
Une tête de statue de l'île de Pâques sur laquelle sont posées des éléctrodes
Un meilleur pronostic de retour à la conscience des patients placés en réanimation
Lorsqu’un patient est admis en réanimation à cause d’un trouble de la conscience — un coma par exemple — établir son pronostic neurologique est une étape cruciale et souvent difficile. Pour réduire l’incertitude qui prélude à la décision médicale, un ...
04.06.2024 Recherche, Science & Santé
Population de bactéries commensales (en rouge) dans un intestin grêle de souris. Crédit : University of Chicago
La composition du microbiote intestinal pourrait influencer nos prises de décision
La façon dont nous prenons des décisions dans un contexte social peut être expliquée par des facteurs psychologiques, sociaux, et politiques. Et si d’autres forces étaient à l’œuvre ? Hilke Plassmann et ses collègues de l’Institut du Cerveau et de l ...
16.05.2024 Recherche, Science & Santé
Voir toutes nos actualités