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Recherche, Science & Santé

Le double effet de la leriglitazone dans l'adrénoleucodystrophie liée au chromosome X (ALD-X)

Publié le : 24/06/2024 Temps de lecture : 1 min
Lésions d’un patient à l’inclusion dans le protocole (M0) disparues après 2 ans de traitement à la Leriglitazone (M24)

En 2023, l’équipe du Professeur Fanny Mochel (AP-HP, Sorbonne Université), chercheuse à l’Institut du Cerveau montrait que la prise quotidienne de leriglitazone permettait de réduire la progression de la myélopathie des patients atteints d’adrénoleucodystrophie liée à l’X, et surtout de diminuer le risque de voir apparaître chez eux la forme cérébrale aiguë (CALD) de la maladie. Aujourd’hui dans un article publié dans la revue scientifique Brain, cette même équipe montre que la lériglitazone peut arrêter la progression de la CALD.

La forme cérébrale d’adrénoleucodystrophie liée à l’X (CALD) est une inflammation agressive du cerveau entrainant une démyélinisation cérébrale responsable d’un déclin cognitif et moteur rapide, dont la médiane de survie est de 3 ans. La CALD se développe chez un tiers des garçons et plus de la moitié des hommes atteints d’adrénoleucodystrophie liée à l’X, la plus fréquente des maladies héréditaires de la substance blanche.

Si la greffe de cellules souches hématopoïétiques, cellules à l’origine des cellules immunitaires du cerveau, est à ce jour le traitement de référence dans les stades précoces de la maladie, beaucoup de patients masculins sont inéligibles par leur âge, le manque de donneur compatible ou la présence de lésions dans le tractus cortico-spinal.

Lésions d’un patient à l’inclusion dans le protocole (M0) disparues après 2 ans de traitement à la Leriglitazone (M24)
Lésions d’un patient à l’inclusion dans le protocole (M0) disparues après 2 ans de traitement à la Leriglitazone (M24)

Une molécule à multiples effets

La leriglitazone, mis au point par la biotech espagnole Minoryx Therapeutics présente l’avantage de traverser la barrière hématoencéphalique, barrière protectrice du cerveau, obstacle fréquent au traitement des maladies neurologiques et psychiatriques.

Cette molécule possède par ailleurs la capacité de protéger les oligodendrocytes, cellules produisant la myéline, de diminuer le taux de cytokines pro-inflammatoires et donc l’inflammation, et de préserver les neurones.

Une solution thérapeutique alternative non-invasive

Dans le cadre d’un essai thérapeutique coordonné par le Pr Fanny MOCHEL, 13 patients âgés de 19 à 67 ans, atteints de CALD, ont été traités par voie orale par leriglitazone.

Chaque participant a été soumis tous les 3 mois à des examens neurologiques moteurs, cognitifs, et d’imagerie par résonnance magnétique (IRM) ainsi qu’à des dosages sanguins sur une période de 24 mois.

La stabilité clinique, radiologique et biologique observée chez la majorité des patients au cours des 2 ans de suivi suggèrent que la prise quotidienne de leriglitazone peut stopper l’inflammation cérébrale et la progression de la maladie. Nous attendons aujourd’hui une autorisation conditionnelle de mise sur le marché par l’autorité compétente (EMA) pour une prise en charge thérapeutique adaptée aux patients non éligibles à la transplantation

Fany Mochel Chercheuse à l’Institut du Cerveau.

Sources

Golse M, Weinhofer I, Blanco B, et al. Leriglitazone halts disease progression in adult patients with early cerebral adrenoleukodystrophy. Brain. 2024 Jun 4.
https://doi.org/10.1093/brain/awae169

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