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Recherche, Science & Santé

Une avancée pour les thérapies de régénération de la myéline

Publié le : 15/09/2017 Temps de lecture : 1 min
myéline

Les thérapies de remyélinisation constituent un espoir important dans la lutte contre les maladies caractérisées par la perte de la myéline. La greffe de cellules de Schwann produisant cette gaine isolante et protectrice ou la stimulation de leur intervention spontanée est une des stratégies actuellement développée, mais elle rencontre de nombreux obstacles. Une étude impliquant des chercheurs de l’Institut du Cerveau – ICM met en évidence un mécanisme à l’origine de l’échec de la remyélinisation par cellules de Schwann et identifie une nouvelle stratégie pour y contrevenir.

Un des acteurs majeurs dans la conduction de l’influx nerveux et dans le bon fonctionnement des neurones est la myéline. Mais cette gaine isolante qui entoure nos axones est détruite dans certaines pathologies comme la sclérose en plaques. Sans myéline, les informations nerveuses ne sont plus transmises correctement et les neurones qui ne sont plus protégés finissent par dégénérer. Réussir à la sauvegarder ou même à la régénérer constitue un point de lutte majeur contre les maladies démyélinisantes.

Une des stratégies développées à l’heure actuelle est de promouvoir l’intervention spontanée ou par greffe de cellules de Schwann, les cellules responsables de la production de myéline dans le système nerveux périphérique, pour remyéliniser les axones du système nerveux central. Or jusqu’à présent les résultats obtenus sont en demi-teinte. Les cellules de Schwann arrivent bel et bien à remyéliniser les axones et à restaurer leur bon fonctionnement mais ne réussissent pas à migrer au sein du système nerveux central. Elles restent dans un périmètre proche du lieu de transplantation ou d’invasion, ne remyélinisant donc que quelques axones.

Réussir à les faire migrer pourrait faire de la greffe de cellules de Schwann une thérapie de remyélinisation valide.

Pourquoi ces cellules ne parviennent-elles pas à se déplacer dans le système nerveux central ? C’est la question à laquelle a voulu répondre une étude impliquant les chercheurs de l’Institut du Cerveau – ICM.

Ils ont fait l’hypothèse qu’un inhibiteur présent dans la myéline du système nerveux central empêcherait la migration et la survie des cellules de Schwann. Plusieurs inhibiteurs de la croissance des axones sont présents dans la myéline et notamment la Myeline-Associated Glycoprotein (MAG) déjà connue pour son effet inhibiteur de la régénérescence des axones. C’est à cette protéine particulière que se sont intéressés les chercheurs et à son impact sur la migration et la survie des cellules de Schwann, in vitro et in vivo.

Les résultats montrent par une stratégie de greffe dans la moelle épinière, que cette protéine se lie aux cellules transplantées et bloque leur migration. De plus, elle induit, in vitro, la mort des cellules en activant une cascade de signaux. Les scientifiques ont également mis en évidence que l’utilisation d’inhibiteur spécifique sur cette cascade, l’inhibiteur X, améliorait la survie et la migration des cellules de Schwann greffées au niveau de la moelle épinière démyélinisée chez la souris.

Dans leur ensemble, ces données mettent en évidence le rôle de la MAG dans les défauts de migration des cellules de Schwann au sein du système nerveux central et un mécanisme à l’origine de l’échec des greffes de ces cellules comme thérapies remyélinisantes. Elles suggèrent également le potentiel de l’inhibiteur X dans de nouvelles stratégies thérapeutiques pour améliorer la participation de cellules de Schwann pour la remyélinisation des axones du système nerveux central. 

Sources

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28522736/
Chaudhry N, Bachelin C, Zujovic V, Hilaire M, Baldwin KT, Follis RM, Giger R, Carter BD, Baron-Van Evercooren A, Filbin MT. J Neurosci. 2017 Jun 14;37(24):5885-5899.

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