Face à l’allongement de la durée de vie et à la complexité des mécanismes biologiques à l’origine des maladies neurodégénératives, on estime que 1,3 millions de personnes seront touchées par la maladie d’Alzheimer en 2020 en France. Aujourd’hui, plus de 900 000 personnes sont touchées par cette maladie, avec 225 000 nouveaux cas chaque année. Elle touche 1 personne sur 20 à partir de 65 ans et plus d’1 personne sur 4 après 85 ans.
La maladie d’Alzheimer est la maladie neurodégénérative la plus fréquente chez le sujet âgé. L’allongement de la durée de vie moyenne du à l’amélioration des conditions de vie est en partie une des raisons qui expliquent l’augmentation du nombre de personnes concernées par cette pathologie. Aujourd’hui, on estime que 900 000 personnes souffrent de démences de type Alzheimer en France, et 35 millions de malades dans le monde. Alors que sa survenue avant 65 ans est rare (0,5 %), sa fréquence est de 2 à 4 % une fois passé cet âge. Ensuite, elle augmente proportionnellement avec celui-ci, pour dépasser 15 % à 80 ans. Cette maladie touche de plus en plus de femmes (1 femme sur 4 et 1 homme sur 5 après 85 ans).
Causes et mécanismes biologiques de la maladie d'Alzheimer
Les formes héréditaires dites « familiales » de la maladie d’Alzheimer sont très rares et représentent moins de 1 % des cas. Elles se déclarent avant 60 ans. Les symptômes commencent parfois dès la trentaine ou la quarantaine. La maladie n’est pas une maladie héréditaire au sens strict dans 99% cas mais des facteurs génétiques de prédisposition, c’est-à-dire augmentant le risque de développer la maladie ont été identifiés. Par exemple être porteur d’un allèle spécifique du gène ApoE (l’ApoE4), qui intervient dans plusieurs mécanismes de protection neuronale, augmente le risque de développer la maladie (3 à 15 fois selon que l’on est porteur d’un ou deux allèles APOE4). Cependant cet allèle n’est ni suffisant ni nécessaire pour développer la maladie puisque certaines personnes porteuses de cet allèle ne seront pas malades alors que des non-porteuses développeront la maladie.
Certains facteurs dit « environnementaux » ont été associés à la maladie d’Alzheimer, comme un manque de sommeil chronique ou la prise de certains psychotropes, comme les benzodiazépines qui peuvent augmenter le risque de développer la maladie. Récemment, une liste, certes encore incomplète, des facteurs de risque de la maladie d'Alzheimer a été publiée. Parmi les facteurs à prendre en compte, citons la consommation excessive d'alcool, les traumatismes crâniens, la pollution atmosphérique, le faible niveau d'instruction, l'hypertension artérielle, les problèmes d'audition, le tabagisme, l'obésité, la dépression, l'inactivité physique, le diabète et l’isolement sociale.
La dégénérescence des neurones qui survient dans la maladie d’Alzheimer est le résultat de la progression concomitante de deux types de lésions : d’une part l’accumulation anormale à l’extérieur des cellules de peptides ß-amyloïde (ou encore peptides A-bêta ou peptides Aß) conduisant à la formation de « plaques amyloïdes » encore appelées « plaques séniles », et d’autre part l’accumulation anormale de la protéine TAU dans les neurones conduisant à leur dégénérescence.
Symptômes et diagnostic de la maladie d'Alzheimer
La perte de mémoire est souvent le premier symptôme de la maladie d’Alzheimer qui permet d’orienter le diagnostic. Ensuite, surviennent des troubles des fonctions exécutives, des troubles de l’orientation temporo-spatiale, puis progressivement s’installent des troubles du langage (aphasie), de l’écriture (dysorthographie), du mouvement (apraxie), du comportement, des troubles de l’humeur (anxiété, dépression, irritabilité). Le fait que le patient ne soit pas conscient de ses déficits (anosognosie) mais que ce soient les proches qui rapportent les troubles est en soi un critère de diagnostic.
Le diagnostic est clinique et fait aujourd'hui appel à des tests diagnostiques performants tels qu'une évaluation neuropsychologique complète des fonctions cognitives, des examens d'imagerie tels que l'IRM et la TEP au glucose qui mettent en évidence les zones du cerveau en souffrance, et enfin la ponction lombaire qui est capable de montrer les signes biologiques de la maladie, c'est-à-dire la présence de dépôts anormaux de protéine amyloïde et de protéine tau.
Traitements de la maladie d'Alzheimer
La prise en charge de la maladie d’Alzheimer a aujourd’hui pour but de ralentir la progression de la maladie et permettre au patient et à son entourage de s’adapter aux handicaps. La prise en charge est donc pluridisciplinaire.
Il n’existe malheureusement pas encore aujourd’hui de traitement qui s’attaque directement aux causes et aux mécanismes à l’origine de la maladie. Deux types de médicaments (les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase et la mémantine) sont validés et sont utilisés partout dans le monde. Ils renforcent les circuits cérébraux et stabilisent dans certains cas le tableau clinique de la maladie.