Généralement le cancer est lié à la survenue de mutations successives survenant dans une cellule donnée et sur des gènes spécifiques à l’origine de la prolifération des cellules qui forment la tumeur. Ces mutations ne sont présentes que dans les cellules du cancer et non dans l’organisme entier. Elles ne sont donc pas héréditaire.
Les mécanismes biologiques des tumeurs cérébrales
Ainsi dans le cas des gliomes, une mutation d’un gène dans une cellule particulière, un oligodendrocyte par exemple, et uniquement dans ce type cellulaire et non dans toutes les cellules du corps, entraine sa multiplication.
L’équipe du Pr Marc SANSON et du Dr Emmanuelle HUILLARD cherche à caractériser les mutations de chaque type cellulaire à l’origine des tumeurs cérébrales. La recherche de ces mutations se fait dans les cellules cancéreuses elles-mêmes après biopsie ou chirurgie de la tumeur.
Cette recherche consiste à séquencer, c’est-à-dire à lire, l’ADN entier d’une cellule et de le comparer à celui d’une cellule normale du même individu. On distingue alors des différences de séquences de l’ADN qui correspondent aux mutations survenues dans la tumeur : certaines d’entre elles altèrent le fonctionnement normal de la cellule notamment la prolifération des cellules.
Grâce à la plateforme de génotypage/séquençage de l’Institut du Cerveau – ICM, il est aujourd’hui possible de lire l’ADN entier d’un très petit nombre de cellules de façon très fiable et en seulement quelques heures, contre plusieurs semaines auparavant.
D’autre part une technologie plus rapide de diagnostic moléculaire a été mise au point à l’Institut du Cerveau – ICM, le séquençage par nanopores. Cette technique permet notamment l’étude sur une journée de variants structuraux, de mutations uniques et du profil de méthylation, une caractéristique épigénétique, grâce à un seul outil et avec un coût moindre.
La mise en évidence de ces mutations à l’origine des tumeurs du cerveau permet :
- Le diagnostic précis de la tumeur
- La compréhension des mécanismes à l’origine des tumeurs
- L’Identification de nouvelles pistes thérapeutiques.
À l’Institut du Cerveau
Les chercheurs de l’équipe du Pr Marc SANSON et du Dr Emmanuelle HUILLARD se sont intéressés à différents sous-types particuliers de gliomes :les gliomes de la ligne médiane du cerveau et de la moelle épinière chez l’adulte. Ils ont mis en évidence une mutation présente dans 20% des cas dans le gène FGFR1. Or il existe aujourd’hui des traitements spécifiques qui ciblent ce gène, https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/identification-a-licm-de-mutations-recurrentes- gliomes-de-ligne-mediane/ les gliomes chordoides caractérisés par une mutation très spécifique (Rosenberg), les gliomes avec instabilité génétique qui les rendrait vulnérables à des traitements spécifiques incluant une immunothérapie (Touat, nature), les gliomes caractérisés par une importante réponse inflammatoire
L’équipe a également généré des résultats importants dans deux autres types de tumeurs : les lymphomes cérébraux primitifs proposant une classification moléculaire pronostique et prédictive de la réponse au traitement (Hernandez, Ann Oncol), et les méningiomes…