Les symptômes principaux du syndrome de Gilles de la Tourette sont les tics moteurs et sonores, souvent accompagnés de troubles psychiatriques. Les tics surviennent de manière intense et répétée, mais ils peuvent être temporairement contrôlés par un effort volontaire, bien que cela soit généralement limité à de courtes périodes.
Chez les enfants, les types de tics varient dans le temps : certains peuvent disparaître pour laisser place à d’autres. À l’âge adulte, les tics s’améliorent ou disparaissent spontanément dans de nombreux cas, bien que les mécanismes expliquant cette amélioration restent mal compris. Cependant, dans 23 % des cas, les symptômes persistent ou s’aggravent.
Il est également important de noter que les tics, qu’ils soient moteurs ou sonores, peuvent être supprimés momentanément grâce à un effort intense de concentration. De plus, ils tendent à diminuer lors d’activités nécessitant une attention soutenue. Les tics sont souvent précédés d’une sensation prémonitoire, un ressenti physique ou psychologique qui pousse le patient à exécuter le tic. Ces caractéristiques, associées à la variabilité des tics dans le temps, constituent des critères essentiels pour le diagnostic du syndrome de Gilles de la Tourette.
Les tics moteurs
Les tics moteurs se manifestent par des contractions musculaires et des mouvements brusques, involontaires et répétés, ils sont quasi permanents. Ils touchent en premier lieu le haut du corps, le visage sous forme de grimaces, la tête et les épaules/bras. Clignement des yeux, secousse de la tête, mouvements du bras ou des épaules, chaque tic reste assez localisé. Des mouvements plus complexes peuvent également représenter des tics comme sautiller, regarder en arrière, toucher ou attraper un objet.
Ces tics peuvent également être plus complexes avec une tendance à répéter les mouvements observés chez les autres, l’échopraxie ou une propension à effectuer des gestes obscènes, la copropraxie.
Les tics sonores
Les tics sonores sont les plus connus dans l’esprit du public, notamment la coprolalie, cette tendance à proférer des insultes de façon répétées et incontrôlée. Elle ne concerne cependant qu’un nombre très restreint de patients mais constitue un stigmate social très difficile à vivre pour les patients. Dans la majorité des cas, les tics sonores prennent la forme de bruits simples comme des reniflements, des raclements de gorge ou des toussottements. Des sons plus complexes, comme dans le cas de la coprolalie, peuvent tout de même exister mais consistent le plus souvent en la répétition de syllabes ou de mots, la palilalie, sans connotation à un langage grossier ou en la répétition de propos des autres, l’écholalie.
Les facteurs propices à la manifestation des tics
Plusieurs facteurs peuvent intervenir dans la fréquence et l’intensité des tics. Le stress et la fatigue auront tendance à les favoriser tandis que le calme et la concentration participent à les faire diminuer.
Les symptômes psychiatriques associés
Le syndrome Gilles de la Tourette est dans une majorité de cas associé à des symptômes ou pathologies psychiatriques et comportementales. En premier lieu, les troubles du déficit de l’attention, associés ou non à de l’hyperactivité, sont présents chez une forte proportion de patients. Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont également rencontrés et se manifestent par la présence d’obsessions omniprésentes. Pour soulager son angoisse, la personne accomplit des rituels envahissants dont les retentissements sont considérables dans la vie quotidienne. Les patients peuvent aussi développer en parallèle, des troubles oppositionnels avec provocation, une anxiété, un syndrome dépressif ou un trouble du spectre autistique.
À l'Institut du Cerveau
Au cours d’une étude publiée dans la revue Cortex, Cyril Atkinson-Clément et Yulia Worbe (Sorbonne Université/APHP) dans l’équipe « Mov’it : mouvement, investigations, thérapeutique. Mouvement normal et anormal : physiopathologie et thérapeutique expérimentale» à l’Institut du Cerveau, montrent que, contrairement à ce que nous pourrions penser, le contrôle de l’impulsivité motrice, ce trait qui caractérise la capacité à inhiber un mouvement ou une action déjà commencé, n’est pas corrélé avec les tics chez les patients atteints du syndrome Gilles de la Tourette.
Plus d’informations : https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/syndrome-gilles-de-tourette-impulsions-motrices-ne-predisent-tics-patients/