Les symptômes du syndrome Gilles de la Tourette sont très variables d’un individu à l’autre. L’élément principal de cette affection sont les tics, moteurs et sonores. Ceux-ci sont presque toujours accompagnés de manifestations psychiatriques. Les tics des patients sont incontrôlables et surviennent souvent de façon intense et répétée. Tous les types de tics ne sont pas présents chez une personne au même moment, ils peuvent apparaître puis disparaître pour laisser place à un autre type de tics.
Les symptômes du syndrome Gilles de la Tourette s’améliorent voire disparaissent spontanément à l’âge adulte chez 3/4 des patients, sans que l’on comprenne encore pourquoi. Malheureusement dans 25% des cas, les symptômes persistent ou s’aggravent.
Il est important de noter que les tics moteurs et tics sonores peuvent être supprimés temporairement par un effort intense de la volonté du patient et peuvent diminuer lors des activités nécessitant une concentration forte. Aussi, les tics sont généralement précédés d’une sensation prémonitoire. Ces caractéristiques sont des critères importants du diagnostic du syndrome de Gilles de la Tourette.
Les tics moteurs
Les tics moteurs se manifestent par des contractions musculaires et des mouvements brusques, involontaires et répétés, ils sont quasi permanents. Ils touchent en premier lieu le haut du corps, le visage sous forme de grimaces, la tête et les épaules/bras. Clignement des yeux, secousse de la tête, mouvements du bras ou des épaules, chaque tic reste assez localisé. Des mouvements plus complexes peuvent également représenter des tics comme sautiller, regarder en arrière, toucher ou attraper un objet.
Ces tics peuvent également être plus complexes avec une tendance à répéter les mouvements observés chez les autres, l’échopraxie ou une propension à effectuer des gestes obscènes, la copropraxie.
Les tics sonores
Les tics sonores sont les plus connus dans l’esprit du public, notamment la coprolalie, cette tendance à proférer des insultes de façon répétées et incontrôlée. Elle ne concerne cependant qu’un nombre très restreint de patients mais constitue un stigmate social très difficile à vivre pour les patients. Dans la majorité des cas, les tics sonores prennent la forme de bruits simples comme des reniflements, des raclements de gorge ou des toussottements. Des sons plus complexes, comme dans le cas de la coprolalie, peuvent tout de même exister mais consistent le plus souvent en la répétition de syllabes ou de mots, la palilalie, sans connotation à un langage grossier ou en la répétition de propos des autres, l’écholalie.
Les facteurs propices à la manifestation des tics
Plusieurs facteurs peuvent intervenir dans la fréquence et l’intensité des tics. Le stress et la fatigue auront tendance à les favoriser tandis que le calme et la concentration participent à les faire diminuer.
Les symptômes psychiatriques associés
Le syndrome Gilles de la Tourette est dans une majorité de cas associé à des symptômes ou pathologies psychiatriques et comportementales.En premier lieu, les troubles du déficit de l’attention, associés ou non à de l’hyperactivité, sont présents chez une forte proportion de patients. Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont également rencontrés et se manifestent par la présence d’obsessions omniprésentes. Pour soulager son angoisse, la personne accomplit des rituels envahissants dont les retentissements sont considérables dans la vie quotidienne. Les patients peuvent aussi développer en parallèle, des troubles oppositionnels avec provocation, un terrain d’anxiété, un syndrome dépressif ou un trouble du spectre autistique.
À l'Institut du Cerveau
Au cours d’une étude publiée dans la revue Cortex, Cyril Atkinson-Clément et Yulia Worbe (Sorbonne Université/APHP) dans l’équipe « Mov’it : mouvement, investigations, thérapeutique. Mouvement normal et anormal : physiopathologie et thérapeutique expérimentale» à l’Institut du Cerveau, montrent que, contrairement à ce que nous pourrions penser, le contrôle de l’impulsivité motrice, ce trait qui caractérise la capacité à inhiber un mouvement ou une action déjà commencé, n’est pas corrélé avec les tics chez les patients atteints du syndrome Gilles de la Tourette.
Plus d’informations : https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/syndrome-gilles-de-tourette-impulsions-motrices-ne-predisent-tics-patients/
L’équipe d’Eric Burgière (CNRS) à l’Institut du Cerveau, s’intéresse aux mécanismes cérébraux sous-jacents à la génération des comportements répétitifs comme ceux présents dans les troubles obsessionnels compulsifs et le syndrome Gilles de la Tourette.