La santé mentale, composante essentielle de la santé est un état de bien-être, une aptitude de l’esprit à fonctionner normalement et répondre de manière appropriée aux stimuli de l’environnement. On parle alors de troubles mentaux lorsque cet état de bien-être est perturbé par des affections spécifiques comme la dépression. L’individu est alors dans l’incapacité de s’adapter aux situations difficiles voire douloureuses et de maintenir son équilibre psychique.
La dépression, une maladie mentale
Le terme « dépression » est un peu galvaudé, on dit souvent « je suis déprimé », mais cette maladie représente un réel enjeu de santé publique. La dépression est le trouble psychiatrique le plus fréquent et on estime qu’une personne sur 10 sera touchée au cours de sa vie, avec un ratio de 2 femmes pour 1 homme.
La dépression en chiffres
La dépression est le trouble psychiatrique le plus fréquent puisqu’environ 5 à 15% de la population française fera un épisode dépressif au cours de sa vie. Elle est présente à tous les âges de la vie.
Aujourd’hui, on estime que 3 % des enfants de 3 à 17 ans sont touchés par cette maladie. Cette prévalence augmente de 10 à 15% chez l’adolescent. Elle est aussi importante chez les personnes âgées.
La dépression se définit par deux aspects : des symptômes caractéristiques et leur durée qui doit être d’au moins 15 jours avec un retentissement sur la vie personnelle, professionnelle et sociale des patients.
Depuis les années 50, les bases neurobiologiques des troubles de l’humeur comme la dépression sont établies et ont constitué la base du développement des traitements antidépresseurs. Mais ce n’est que depuis une quinzaine d’années que la dépression est véritablement reconnue comme une maladie du cerveau au même titre que les maladies neurologiques comme les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer. Les travaux menés à l’Institut du Cerveau par le Pr Philippe FOSSATI (AP-HP/Sorbonne Université), psychiatre spécialiste des troubles de l’humeur à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et chef d’équipe à l’Institut du Cerveau, ont contribué à montrer l’implication de régions cérébrales particulières dans le développement de la dépression.
La dépression est un trouble du comportement dans lequel l’humeur est pathologiquement figée dans la tristesse ou la douleur. La tristesse de la personne dépressive est intense et n’est pas diminuée par des circonstances extérieures.
Contrairement à un épisode de tristesse passagère, l’Épisode Dépressif Majeur (EDM) perdure au-delà de 15 jours. Il peut conduire à l’isolement de la personne, voire au suicide. Le risque de décès par suicide est 10 fois plus élevé chez les personnes déprimées que pour le reste de la population.
Il est difficile, pour quelqu’un non-malade, de se représenter la dépression. Lorsque nous tentons de le faire, les images qui viennent naturellement sont celles de la tristesse. Nous puisons dans notre histoire personnelle des souvenirs douloureux et essayons de nous remémorer notre état d’alors. Cependant la tristesse du déprimé est différente du ressenti habituel et est plus intense et s’accompagne d’autres symptômes. Le tableau de dépression peut inclure en effet des angoisses et des idées suicidaires.
Mais la dépression ne se traduit pas seulement par cet excès d’affects dits négatifs. Elle se manifeste également par une autre facette, tout aussi fréquente et tout aussi grave : le défaut d’affects positifs. Les psychiatres disposent d’un jargon varié pour en décrire les différents symptômes : l’anhédonie ou incapacité à éprouver du plaisir, l’aboulie ou abolition de la volonté, l’apragmatisme, ou incapacité à entreprendre des actions ou encore l’athymhormie, la perte de l’élan vital.