Aller au contenu principal

Soit 34,00 après déduction fiscale de 66%

Je fais un don mensuel Je fais un don IFI
Visages bleus

Quel est le diagnostic de la dépression ?

Dernière mise à jour : 21/11/2024 Temps de lecture : 1min

Selon les critères du DMS5 (5e édition du manuel de diagnostic et de statistiques des troubles mentaux), la dépression se définit par un état de tristesse ou d’apathie (perte d’envie et/ou de motivation).

Le diagnostic de la dépression

Le diagnostic de la dépression

Les ruminations se définissent par une incapacité à « changer d’idées », le patient reste « fixé » sur les mêmes pensées négatives.

Nos émotions évoluent au cours du temps. Cela peut sembler évident, mais comprendre précisément ces variations, leur dynamique et les régions du cerveau impliquées, revêt une importance majeure dans une perspective thérapeutique. Les variations émotionnelles sont en effet une caractéristique clé dans plusieurs troubles de la santé mentale comme la dépression. Lorsque l’on ressent une émotion, deux phases se succèdent. D’abord, le déclenchement de l’émotion qui peut être brutal ou progressif, on parle de degré « d’explosivité » de l’émotion. Puis la phase de compensation de l’émotion, c’est-à-dire l’intensification ou l’atténuation de l’émotion au cours du temps, évaluée par son degré « d’accumulation ».

La dévalorisation ou « affects négatifs » dans la perception de soi est souvent modifiée, et peut-être encore différemment chez les personnes avec des tendances suicidaires. Il existe une corrélation entre la perception de soi et le niveau de dépression.

Ces « affects négatifs » s’accompagnent souvent par un défaut de « l’ affect positifs » qui se traduit par une incapacité à éprouver du plaisir, à avoir de la volonté et à entreprendre des actions.

Les connaissances les plus récentes en neurosciences laissent penser que la dépression est une pathologie de la motivation, c'est-à-dire touchant les réseaux du cerveau impliqués dans la prise de décision et dans l’évaluation du coût / bénéfice par rapport à l’effort à fournir.

En effet, lorsque nous devons choisir entre plusieurs actions ou décider de faire un effort, notre décision repose sur le poids respectif de deux éléments : les bénéfices, c'est-à-dire la récompense que nous pouvons obtenir ou la perte que nous pouvons éviter et les coûts en particulier l’effort exigé.

L’origine des troubles de la motivation relèverait soit d’une diminution de la sensibilité aux récompenses ou aux pertes, soit d’une augmentation de la sensibilité à l’effort. Ces deux mécanismes cohabitent sans doute chez un même patient à des degrés plus ou moins importants. Un patient dépressif peut par exemple se montrer incapable de rejoindre des amis pour une sortie, soit parce que la récompense, le plaisir d’être avec ses proches, est aboli, soit parce que le coût des actions nécessaires avant de sortir, comme se préparer, s’habiller et aller jusqu’au restaurant, est majoré.

18.10.2017 Quel effet à notre humeur sur la prise de décision ?
À l’Institut du Cerveau 

À l’Institut du Cerveau 

L’équipe « Contrôle cognitif- intéroception – attention » co-dirigée par Philippe FOSSATI et Liane SCHMIDT a montré en 2017 que les différences au niveau de l’explosivité du déclenchement de l’émotion sont liées à une activité dans le cortex préfrontal médian. Cette région est supposée être impliquée dans la perception que l’on a de soi-même. Ici, son activation pourrait donc refléter la différence entre l’évaluation donnée par autrui et l’idée que les participants ont d’eux-mêmes. Les différences au niveau de l’accumulation sont, elles, liées à l’activation de la partie postérieure de l’insula, une région connue pour jouer un rôle clé dans l’intégration des signaux émotionnels. Ces résultats pourraient avoir des conséquences sur les traitements des troubles de la santé mentale.

L’équipe « « Motivation, cerveau et comportement » co-dirigée par Mathias PESSIGLIONE, Jean DAUNIZEAU et Sébastien BOURRET étudie l’apathie et la motivation sous différents aspects. Les neurones dopaminergiques et noradrénergiques jouent un rôle important dans la motivation. Grace à une étude comportementale, les chercheurs ont montré que les neurones dopaminergiques interviennent dans la prise de décision alors que les neurones noradrénergiques contribuent à la mobilisation de l’énergie nécessaire à l’action.

Cette découverte est fondamentale, car ces deux aspects du comportement pourraient être ciblés de façon préférentielle chez les patients apathiques.

Récemment cette même équipe a identifié grâce à des enregistrements intracérébraux 4 propriétés fondamentales des systèmes cérébraux déterminant nos préférences. Pour en savoir plus

Bénédicte BATRANCOURT chercheuse INSERM dans l’équipe « FRONTLAB: Fonctions et dysfonctions de systèmes frontaux », dirigée par Richard LEVY a mené le projet ECOCAPTURE, permettant de mesurer en condition naturelle le niveau d’apathie et d’en préciser la forme.

L’apathie se caractérise par une perte de motivation, d’envie, d’émotions, et d’un déficit des capacités permettant d’exécuter et d’initier des comportements utiles.

C’est le symptôme le plus fréquent observé chez les patients atteints de dépression et des maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Jusqu’à présent ce syndrome était peu connu, mal élucidé et son évaluation subjective.

Cette nouvelle méthode de mesure, simple et objective, ouvre la voie aux études corrélant le degré d’apathie à l’évolution des maladies neurologiques et psychiatriques et de mesurer l’effet des traitements sur ce syndrome. 

Nos actualités sur le sujet

image
Conférence digitale "Les matinales de l'Institut du Cerveau" : la santé mentale
Suivez en direct une conférence digitale dédiée à la santé mentale, le mardi 5 décembre 2023. Elle abordera les recherches menées à l’Institut du Cerveau pour mieux comprendre et combattre la dépression, le plus fréquent des troubles psychiatriques...
20.11.2023 Événements
vik
ViK Dépression, l’application pour venir en aide aux patients dépressifs
Paris (France), le 30 septembre 2019 – WeFight, start‐up incubée à l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (Institut du Cerveau – ICM) lance ViK Dépression, un compagnon virtuel qui a pour objectif d’être aux côtés des personnes atteintes de...
01.10.2019 Applications de la recherche
image
L’eskétamine, une nouvelle approche thérapeutique dans les troubles dépressifs
La Food & Drugs Administration, autorité régulatrice des produits de santé aux Etats-Unis, vient d’autoriser la commercialisation de l’eskétamine dans le traitement des troubles dépressifs. Retour sur ce « nouveau médicament », issu d’une molécule...
24.04.2019 Recherche, Science & Santé
Une personne déprimée dans son lit
Dire « Secoue-toi un peu » à une personne déprimée, ça ne sert à rien
Cet article a été précédemment publié sur le site de The Conversation, et écrit par Fabien Vinckier, Psychiatre, médecin chercheur à l'université Paris Descartes, post-doctorant, Institut du Cerveau.
31.01.2018 Recherche, Science & Santé
Pr Philippe Fossati
Journée européenne de la dépression: entretien avec le Pr Philippe Fossati
Le Pr Philippe Fossati est psychiatre et spécialiste des troubles de l’humeur à la Pitié-Salpêtrière et chef d’équipe à l’Institut du Cerveau – ICM. 10 à 15% de la population sera touchée par la dépression au cours de sa vie. Une pathologie très...
25.10.2017 Recherche, Science & Santé
Une personne en dépression
Une nouvelle piste dans le traitement du stress social chronique
Le stress social chronique est à l’origine de nombreux cas de dépression. Chez l’homme, il se construit souvent à partir de nos interactions sociales passées. Ses conséquences sont multiples autant d’un point de vue psychologique que neurologique.
24.05.2017 Recherche, Science & Santé
Voir toutes nos actualités