Le stress social chronique est à l’origine de nombreux cas de dépression. Chez l’homme, il se construit souvent à partir de nos interactions sociales passées. Ses conséquences sont multiples autant d’un point de vue psychologique que neurologique.
Au-delà de la dépression, de nombreux patients présentent des troubles cognitifs comme la perte de mémoire, d’attention ou des difficultés dans la prise de décision. Les solutions thérapeutiques actuelles se concentrent sur le traitement de la dépression, alors que leurs effets sur les déficits cognitifs restent encore flous.
Les chercheurs de l’Institut du Cerveau se sont penchés sur l’impact comportemental et moléculaire du stress social chronique dans un modèle expérimental récapitulant des symptômes similaires à ceux observés chez l’homme. Ils ont également étudié l’effet d’une molécule, l’agomelatine, possédant des propriétés antidépressives et anxiolytiques, dans ce modèle.
En plus des modifications comportementales et des troubles de la mémoire observés chez les animaux, les chercheurs ont mis en évidence une diminution de l’expression de certains gènes au niveau de l’hippocampe, une région du cerveau cruciale pour la mémoire et connue pour être touchée directement dans les cas de stress social. Leurs résultats montrent une efficacité de l’agomelatine sur les troubles cognitifs et sur l’expression des gènes dans l’hippocampe.
Ces données suggèrent que l’agomelatine pourrait représenter un intérêt particulier dans le traitement des troubles cognitifs associés à la dépression. Des études complémentaires s’attacheront à étudier les mécanismes d’actions de la molécule.
Sources
Effect of agomelatine on memory deficits and hippocampal gene expression induced by chronic social defeat stress in mice.
https://www.nature.com/articles/srep45907
Martin V, Allaïli N, Euvrard M, Marday T, Riffaud A, Franc B, Mocaër E, Gabriel C, Fossati P, Lehericy S, Lanfumey L. Sci Rep. 2017 Apr 4;8:45907