Le Dr Nadya Pyatigorskaya est neuroradiologue à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP et chercheuse dans l’équipe MOV’IT à l’Institut du Cerveau. Elle revient sur son parcours et ses travaux à l’Institut du Cerveau
Comment êtes-vous arrivée à l’Institut du Cerveau ?
Après mes études de médecine, j’ai rejoint le service de neuroradiologie de l’hôpital comme cheffe de clinique. En parallèle, j’ai débuté ma thèse de science avec Stéphane Lehéricy, qui est aussi chef d’équipe à l’Institut du Cerveau, pour finalement intégrer son équipe et celle de Marie Vidailhet de façon permanente afin de poursuivre mes projets de recherche.
Quels sont vos projets de recherche actuels ?
J’ai deux grands projets en ce moment. Le premier est centré sur le développement d’études sur la TEP-IRM afin d’améliorer le diagnostic, le pronostic et la compréhension des maladies neurodégénératives et des tumeurs cérébrales. Je m’intéresse notamment à la paralysie supranucléaire progressive (PSP). Grâce à une collaboration industrielle, nous avons accès à un marqueur très spécifique des protéines Tau, qui s’accumulent de façon pathologique dans le cerveau des patients. Notre objectif est de mieux pouvoir diagnostiquer et de comprendre les mécanismes pathologiques des différentes formes de PSP.
Aujourd’hui, les formes les plus classiques de PSP, comme le syndrome de Richardson, sont assez bien diagnostiquées dans leurs formes avancées, mais dans 60 à 70 % des cas, il s’agit de formes atypiques, beaucoup plus difficile à détecter. C’est très important. Actuellement, ces patients aux formes atypiques ne sont pas inclus dans les essais cliniques, car on ne comprend pas très bien leur maladie. Dans les formes précoces, le bon diagnostic est également souvent difficile à poser, il est donc nécessaire de l’améliorer.
Quels sont vos espoirs dans la recherche ?
Sur le plan des mouvements anormaux, mon espoir est que nous puissions appliquer nos développements technologiques au profit des essais thérapeutiques. La neuromodulation me parait aussi très prometteuse pour parvenir à moduler l’activité de régions profondes du cerveau de façon non-invasive, avec de nombreuses indications thérapeutiques potentielles comme l’épilepsie, certains troubles psychiatriques, la douleur ou les tumeurs cérébrales.
Le saviez-vous ?
Le coût pour une séance de TEP IRM d’une heure est de 1 040 euros. Ainsi, dans le cadre d’un essai clinique, un suivi par TEP-IRM mensuel coûterait 12 48 euros par an et par patient.
L’équipe Mov'it a pour objectif l’étude des dysfonctionnements des réseaux neuronaux dans les pathologies du mouvement et du comportement. L’approche de l’équipe repose sur la neuroimagerie, la neurophysiologie, la génétique et la métabolomique chez...
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