La paralysie supranucléaire progressive (PSP) aussi appelée Syndrome de Steele-Richardson- Olszewski, est une maladie neurodégénérative rare qui touche entre 5000 et 10 000 personnes en France et qui débute entre 40 et 60 ans. Elle représente 3 à 6% des syndromes parkinsoniens atypique. Le tableau clinique de cette pathologie est proche de celui de la maladie de Parkinson avec cependant des signes cliniques spécifiques, comme une instabilité de la posture à l’origine de chutes en arrière (retropulsions), hypertonie des muscles du cou vers l’arrière (rétrocolis), des troubles ou une paralysie des mouvements des yeux.
Les causes et les mécanismes biologiques de la paralysie supranucléaire progressive
La paralysie supranucléaire progressive est caractérisée par l’accumulation anormale d’une protéine, la protéine tau, dans les neurones qui entraîne leur dégénérescence. La PSP est décrite comme une TAUpathie. La cause exacte de la paralysie supranucléaire progressive est encore inconnue. L’hypothèse d’une maladie multifactorielle est avancée, une prédisposition génétique couplée à une influence environnementale est probablement à l’origine de la pathologie, mais la maladie n’est pas héréditaire. Dans quelques dizaines de famille dans le monde seulement, une mutation dans un gène codant pour une protéine des microtubules a été identifiée.
La mort neuronale liée à l’accumulation de la protéine TAU, touche toutes les régions cérébrale mais de façon plus importante les noyaux basaux et le tronc cérébral. Les noyaux de la base sont des structures cérébrales qui permettent d’initier et d’harmoniser les mouvements volontaires et de contrôler les changements de posture. Le tronc cérébral régule les fonctions vitales comme la respiration, le rythme cardiaque et la déglutition.
Les symptômes et le diagnostic de la paralysie supranucléaire progressive
La paralysie supranucléaire progressive associe des symptômes moteurs comme une instabilité de la posture, une rigidité musculaire pouvant aller jusqu’à une occlusion des paupières, des troubles des mouvements oculaires et des symptômes cognitifs et comportementaux comme une instabilité de l’humeur, le patient présentant des pleurs ou des rires involontaires. Le diagnostic de la paralysie supranucléaire progressive se base sur des tests neuropsychologiques, une imagerie cérébrale par IRM et/ou par TEP et un examen oculomoteur pour identifier un éventuel trouble des mouvements des yeux.
Le traitement de la paralysie supranucléaire progressive
A l’heure actuelle, il n’existe pas de traitements médicamenteux permettant de guérir la PSP. Néanmoins certains traitements prescrits généralement dans la maladie de Parkinson peuvent atténuer certains symptômes présentés en début de maladie par les patients atteints de PSP.
La prise en charge de la paralysie supranucléaire progressive est symptomatique et pluridisciplinaire avec notamment de la kinésithérapie et de l’orthophonie pour lutter contre la rigidité musculaire progressive et préserver le plus longtemps possible la souplesse des articulations limitant ainsi le risque de chutes.
En 2019, l’Agence national de Sécurité du Médicament (ANSM) a autorisé le lancement d’un essai clinique de phase 2a avec le candidat médicament AZP2006 . Cet essai thérapeutique est mené à l’hôpital de La Pitié Salpêtrière à Paris (AP-HP), sous la direction du professeur Jean- Christophe CORVOL, neurologue et chercheur à l’Institut du Cerveau et au CHU de Lille, dans le service du professeur DEFEBVRE.