Découvrez les résultats prometteurs d'une étude sur la lériglitazone pour traiter l'adrénoleucodystrophie, une maladie rare affectant les garçons.
Adrénoleucodystrophie : une étude prometteuse sur la lériglitazone pour traiter cette maladie rare
L'adrénoleucodystrophie est une maladie rare mais pouvant être dévastatrice qui affecte principalement les garçons et touche la synthèse ou le maintien de la myéline, une substance essentielle pour le bon fonctionnement du système nerveux. Cette maladie fait partie des leucodystrophies, des affections génétiques rares. Actuellement, il n'existe pas de traitement curatif pour l'adrénoleucodystrophie, mais une étude récemment menée par l'Institut du Cerveau, en partenariat avec la biotech Minoryx, a ouvert la voie à des espoirs nouveaux, notamment avec le composé lériglitazone.
Qu'est-ce que l'adrénoleucodystrophie ?
L'adrénoleucodystrophie (ALD) est une maladie génétique liée au chromosome X, ce qui signifie qu'elle touche majoritairement les garçons, qu'ils soient enfants ou adultes. Cette affection rare perturbe la capacité de l'organisme à dégrader certains acides gras à très longue chaîne (VLCFA). Ces acides gras s'accumulent dans les cellules, notamment dans les cellules du système nerveux, ce qui entraîne des lésions dans la myéline, une substance qui protège les fibres nerveuses et permet la transmission rapide des signaux électriques dans le cerveau. Lorsqu'elle est endommagée, la communication entre les neurones devient altérée, ce qui provoque de graves troubles neurologiques.
Il existe plusieurs formes de l'adrénoleucodystrophie, dont la plus sévère est la forme cérébrale inflammatoire, qui survient généralement chez les enfants et entraîne rapidement des lésions irréversibles du cerveau. La progression rapide de cette forme de la maladie peut mener à une perte d'autonomie, une perte de la vue, une déficience motrice sévère, voire un décès prématuré.
L'étude sur la lériglitazone : un nouvel espoir ?
Une des avancées les plus récentes dans la recherche sur l'adrénoleucodystrophie a été l'étude menée à l'Institut du Cerveau en collaboration avec la biotech Minoryx. Cette étude visait à évaluer l’efficacité d'un composé prometteur, la lériglitazone, pour le traitement de l'adrénoleucodystrophie, plus spécifiquement pour améliorer les troubles moteurs des patientes et patients adultes. Le principal objectif était de déterminer si ce traitement pouvait apporter des bénéfices concernant la marche et l'équilibre des patients adultes touchés par la maladie.
Des résultats encourageants sur les troubles moteurs
Les résultats de l'étude ont montré que les patientes et patients traités avec la lériglitazone sur une période de deux ans ont présenté des améliorations significatives de leurs paramètres d’équilibre. Ces progrès étaient particulièrement notables chez les adultes atteints de la maladie, qui ont vu leur stabilité posturale et leur capacité à se mouvoir s’améliorer au fil du traitement. Cela constitue un premier signe encourageant, car l’un des symptômes les plus invalidants de l’adrénoleucodystrophie est précisément la perte de contrôle moteur, notamment en ce qui concerne la marche et l’équilibre.
Un impact majeur sur la forme cérébrale inflammatoire
Ce qui a particulièrement marqué les chercheurs et chercheuses, c’est l’effet protecteur de la lériglitazone contre la forme cérébrale inflammatoire de la maladie. En effet, l'une des observations les plus importantes de l'étude a été que presque aucun des patients traités avec la lériglitazone n’a développé de forme cérébrale inflammatoire au cours de l'étude, contrairement aux patientes et patients sous placebo, pour qui cette forme sévère est courante. La forme cérébrale inflammatoire de l’adrénoleucodystrophie est particulièrement redoutée, car elle peut conduire à des lésions irréversibles du cerveau, compromettant gravement la qualité de vie des patients.
Lancer un programme compassionnel
Face à ces résultats prometteurs, les chercheurs et chercheuses de l’Institut du Cerveau ont décidé de lancer un programme compassionnel, qui permet de traiter des patient·es ayant déjà développé des formes cérébrales inflammatoires de l'adrénoleucodystrophie. L'objectif de ce programme est d'utiliser la lériglitazone pour stopper ou ralentir le processus inflammatoire déjà en cours dans leur cerveau. Bien que cette approche soit encore en phase expérimentale, elle pourrait offrir un espoir réel aux patient·es atteint·es de formes avancées de la maladie.
L'importance du diagnostic précoce et du suivi par imagerie
L’une des conclusions majeures de l’étude est l’importance du diagnostic précoce et du suivi des patientes et patients par imagerie médicale. En effet, pour que les traitements comme la lériglitazone soient efficaces, il est crucial de détecter les premiers signes de la maladie avant que les lésions cérébrales ne deviennent irréversibles. L’imagerie, comme l’IRM, permet de suivre l’évolution de la maladie et d’initier le traitement au moment où il peut avoir le plus grand impact.
La détection précoce de l'adrénoleucodystrophie permet ainsi d’intervenir avant que les dommages cérébraux ne soient trop importants, ce qui peut améliorer considérablement les perspectives de traitement et la qualité de vie des patients.
L'avenir de la recherche sur l'adrénoleucodystrophie
L’étude sur la lériglitazone ne fait que commencer à ouvrir de nouvelles perspectives dans le traitement de l'adrénoleucodystrophie. Des études internationales supplémentaires sont prévues pour évaluer l’efficacité de ce traitement sur les formes cérébrales inflammatoires déjà installées et pour déterminer si la lériglitazone peut réellement stopper ou inverser les processus inflammatoires cérébraux.
En parallèle, la recherche continue sur les mécanismes sous-jacents de la maladie et sur d'autres approches thérapeutiques potentielles, telles que les thérapies géniques et les traitements ciblant spécifiquement les causes métaboliques de l'adrénoleucodystrophie.

Les leucodystrophies
Les leucodystrophies regroupent une centaine de maladies génétiques rares et se caractérisent par une atteinte de la substance blanche du système nerveux central (cerveau et moelle épinière) avec ou sans altérations de la myéline du système nerveux...
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