La dépression résulte d’un dysfonctionnement de la transmission de l’information d’un neurone à un autre au niveau du cerveau. Entre deux neurones, il existe un intervalle, appelé synapse, dans lequel le neurone qui transmet l’information rejette des molécules, les neurotransmetteurs, qui sont captés par le neurone qui reçoit l’information. La capture des neurotransmetteurs par un neurone entraine la génération d’un courant électrique, l’influx nerveux, qui transite par l’axone, le prolongement du neurone, jusqu’à la synapse suivante et déclenche la sécrétion des neurotransmetteurs.
Les mécanismes biologiques de la dépression
Un dérèglement de la production et de la capture de 3 neurotransmetteurs majeurs est à l’origine du développement de l’épisode dépressif majeur.
- La sérotonine qui a pour fonction d’équilibrer le sommeil, l’appétit et l’humeur
- La dopamine, responsable de la régulation de l’humeur et de la motivation
- La noradrénaline qui gère l’attention et le sommeil
Ces neurotransmetteurs sont présents dans de nombreuses régions du cerveau. Par imagerie cérébrale fonctionnelle (IRM fonctionnelle), il est possible d’identifier les zones cérébrales les plus impliquées dans la dépression.
La dépression est un trouble affectant la dynamique des réseaux cérébraux impliqués dans la régulation émotionnelle, le contrôle cognitif et la référence à soi.
À l’Institut du Cerveau
Le projet ANR « SENSO » coordonné par le Pr Philippe FOSSATI a permis de définir des marqueurs d’imagerie cérébrale permettant de faciliter l’établissement du diagnostic de dépression. Par IRM fonctionnelle il a été possible d’identifier un dysfonctionnement d’un réseau reliant différentes régions cérébrales. En conditions normales, ce réseau neuronal a pour rôle de déterminer quelles stimulations extérieures sont dignes d’intérêt.
Ce projet a entre autre permis de mettre en évidence le rôle du cortex médial préfrontal qui joue un rôle dans la tristesse et l’auto-dévalorisation de soi, du cortex dorso latéral préfrontal gauche impliqué dans la mémoire de travail et du précunéus associée aux ruminations. Il a aussi souligné le rôle du cortex cingulaire ventral dans la sensibilité aux signaux d’exclusion sociale, un facteur clé dans le déclenchement d’un épisode dépressif majeur.