Le professeur Carine Karachi, neurochirurgienne et cheffe d’équipe à l’Institut du Cerveau, l’équipe du service de neurochirurgie du professeur Alexandre Carpentier de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière AP-HP, et le professeur Marie-Laure Welter, neurologue et chercheuse à l’Institut du Cerveau ont réalisé la première implantation en France du premier neurostimulateur capable d’enregistrer des signaux intracérébraux au cours de la vie quotidienne du patient. Ce neurostimulateur permet au patient de déclencher lui-même les enregistrements des signaux intra cérébraux lors de l’apparition de symptômes et ainsi de devenir davantage acteur de sa thérapie.
La Stimulation Cérébrale Profonde est une technique utilisée pour soulager les patients atteints de troubles du mouvement. A l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau et reliées à un neurostimulateur, la stimulation électrique permet de diminuer les symptômes moteurs des patients atteints de la maladie de Parkinson.
A l’heure actuelle, les évaluations et les ajustements de traitements (paramètres de stimulation, traitement médicamenteux) reposent essentiellement sur les informations délivrées par le patient et sur les évaluations cliniques réalisées au cours de la consultation.
Une première implantation en France
Pour la première fois en France, le neurostimulateur Percept™ PC, de la société Medtronic, utilisant la technologie BrainSense™ a été implanté chez trois patients atteints de maladie de Parkinson par le Pr. Carine Karachi, neurochirurgienne à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP et chercheuse à l’Institut du Cerveau, et l’équipe du service de neurochirurgie du Pr Alexandre Carpentier à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP, en février, en septembre et en décembre 2020.
Opérés il y a plusieurs années avec un système de Stimulation Cérébrale Profonde ayant donné des résultats cliniques très satisfaisants (amélioration des symptômes moteurs, bonne fluidité des mouvements, arrêt des tremblements, et diminution significative des médicaments), ces trois patients présentaient toutefois des symptômes persistants et s'aggravant depuis la chirurgie, à savoir des troubles de la marche et de l’équilibre (entraînant des chutes) en lien avec l'évolution de leur maladie de Parkinson.
L’analyse des résultats chez ces trois patients a permis d’identifier des signaux cérébraux résiduels et d’affiner les réglages de la stimulation cérébrale profonde ainsi que la prise des médicaments.
Le patient devient ainsi davantage acteur de sa thérapie en pouvant lui-même déclencher les enregistrements des signaux intra cérébraux et en renseignant sur sa télécommande des événements tels que des symptômes, des effets indésirables, etc.
Cette innovation représente une avancée vers une médecine personnalisée. Il s’agit d’une première étape avant la mise en place dans les années à venir d’un système de Stimulation Cérébrale Profonde adaptatif fonctionnant en boucle fermée (« closed-loop »), c’est-à-dire un neurostimulateur capable d’enregistrer l’activité du cerveau et d’adapter lui-même la stimulation cérébrale profonde en conséquence, à l’aide d’algorithmes.
Sources
Publié initialement sur https://www.aphp.fr/contenu/maladie-de-parkinson-les-patients-deviennen…