Evaluer la capacité de patients non communicants à comprendre le sens des mots en mesurant leur activité cérébrale, c'est le pari gagné par l'équipe de Lionel Naccache.
La méthode paraît simple : les chercheurs ont fait écouter à des patients, en état végétatif ou en état de conscience minimale, deux mots ayant un lien entre eux (ruche-abeille ou luge-neige, par exemple) ou non (ruche-neige ou luge-abeille). Lorsqu’il n’y a pas de lien entre les mots, les chercheurs enregistrent deux réponses particulières au niveau de l'activité cérébrale des patients : la première survient inconsciemment, alors que la seconde semble liée à la prise de conscience du sens.
Cette découverte met en évidence l'existence d'une étape inconsciente dans la compréhension du sens des mots qui peut être suivie, ou non, par une étape consciente.
Les patients chez lesquels les chercheurs ont observé les deux types de réponse ont récupéré à la fois la conscience et le langage à l’issue de six mois.
Face à ces résultats très encourageants, l’équipe de Lionel Naccache est actuellement en train d’optimiser ce test pour prédire, non seulement la récupération de la conscience, mais également celle des capacités cognitives chez les patients non communicants.
Sources
Rohaut B, et al. Probing ERP correlates of verbal semantic processing in patients with impaired consciousness.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25447058
Neuropsychologia. 2015 Jan;66:279-92. doi: 10.1016/j.neuropsychologia.2014.10.014.