Aller au contenu principal

Soit 34,00 après déduction fiscale de 66%

Je fais un don mensuel Je fais un don IFI
Recherche, Science & Santé

Découverte de facteurs influençant l'âge de début de la paraplégie spastique héréditaire de type 4

Publié le : 25/02/2019 Temps de lecture : 1 min
schéma

Dans la paraplégie spastique héréditaire de type 4, une étude conduite par l’équipe d’Alexandra Durr et Giovanni Stévanin à l’Institut du Cerveau – ICM montre l’influence de la forme de la mutation génétique à l’origine de la maladie et du sexe dans l’âge d’apparition des symptômes de la maladie.

Les paraplégies spastiques héréditaires forment un groupe de maladies très diverses, tant sur le plan des symptômes cliniques que de la génétique. Les principaux signes de la maladie sont une faiblesse progressive des membres inférieurs, accompagnée de spasticité, une forme de raideur musculaire, et une perte de sensation.

Parmi ces pathologies, la plus fréquente est la paraplégie spastique héréditaire de type 4 (SPG4). Elle est causée par une mutation du gène codant pour la spastin, une protéine indispensable au maintien des propriétés mécaniques des cellules nerveuses. Le suivi de familles de patients atteints de cette maladie a conduit au constat que des patients porteurs de la même mutation causale présentent les signes cliniques de la maladie à des âges très différents, dès la naissance et jusqu’à plus de 70 ans.

« Notre objectif est de comprendre ce qui fait varier l’âge de début de la maladie mais aussi sa sévérité. Grâce à notre cohorte ici à la Pitié-Salpêtrière, la plus grande au monde à notre connaissance avec 842 patients, nous avons la possibilité de chercher ces « modificateurs » de la maladie ».

Livia Parodi Première auteure de l’étude

Le premier résultat des chercheurs concerne la répartition de l’âge de début de la maladie entre les patients. Ils pouvaient globalement être regroupés en deux populations, l’une commençant la maladie très tôt, entre 0 et 10 ans, et l’autre débutant entre 30 et 50 ans.

En analysant précisément la mutation de chaque patient, ils ont pu distinguer deux grands types de mutations. Les mutations « missense », qui aboutissent à la production d’une protéine entière mais d’une conformation légèrement modifiée, et les mutations « non-sens » qui conduisent à la formation d’une protéine tronquée donc incomplète. De plus, les individus porteurs d’une mutation missense possédant une protéine complète, débutaient la maladie plus tôt que ceux porteurs d’une mutation « non-sens ».

Les chercheurs ont ensuite cherché une éventuelle différence d’apparition de la maladie ou de sévérité liée au sexe. La sévérité de la maladie est ainsi moindre chez les femmes. Sa pénétrance, c’est-à-dire le nombre d’individus malades sur le nombre total des porteurs de la mutation, est plus faible chez les femmes. En revanche, lorsque la maladie débute, elle tend à s’aggraver plus vite chez elles.

« Ces premiers résultats sont très importants dans notre recherche des modificateurs de la paraplégie spastique héréditaire de type 4 et pour comprendre comment elle se développe. Ils ouvrent de nouvelles pistes de recherche sur l’impact de la mutation et du sexe sur l’âge de début et la sévérité de la maladie qui nécessiteront des études génétiques plus approfondies. » 

Alexandra Durr Coordinatrice de l’étude

Sources

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30476002/
Parodi L, Fenu S, Barbier M, Banneau G, Duyckaerts C, Tezenas du Montcel S, Monin ML, Ait Said S, Guegan J, Tallaksen CME, Sablonniere B, Brice A, Stevanin G, Depienne C, Durr A; SPATAX network . Brain. 2018 Dec 1

D'autres actualités qui pourraient vous intéresser

Interneurones. Crédit : UCLA Broad Stem Cell Research Center.
Cibler les interneurones inhibiteurs du striatum pour stopper les comportements compulsifs
Et si on pouvait résister aux compulsions ? Ces comportements irrationnels, que l’on observe notamment dans les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), sont très difficiles à réfréner. Pourtant, à l’Institut du Cerveau, l’équipe d’Éric Burguière ...
09.09.2024 Recherche, Science & Santé
Les nerfs moteurs présents dans la moelle épinière se projettent vers la périphérie, où ils entrent en contact avec les muscles, formant des connexions appelées jonctions neuromusculaires. Crédit : James N. Sleigh.
Maladie de Charcot : les effets inattendus des ultrasons
Depuis une quinzaine d’années, les neurochirurgiens perfectionnent une technique fascinante : ouvrir temporairement la barrière hémato-encéphalique via des ultrasons, pour faciliter l’action de molécules thérapeutiques dans le système nerveux central ...
30.08.2024 Recherche, Science & Santé
Un neurone
Syndrome de Rett : une nouvelle thérapie génique en vue
La thérapie génique pourrait constituer notre meilleure chance de traiter le syndrome de Rett, un trouble neurologique qui entraîne des déficiences intellectuelles et motrices graves. À l’Institut du Cerveau, Françoise Piguet et ses collègues ont ...
11.07.2024 Recherche, Science & Santé
Lésions d’un patient à l’inclusion dans le protocole (M0) disparues après 2 ans de traitement à la Leriglitazone (M24)
Le double effet de la leriglitazone dans l'adrénoleucodystrophie liée au chromosome X (ALD-X)
En 2023, l’équipe du Professeur Fanny Mochel (AP-HP, Sorbonne Université), chercheuse à l’Institut du Cerveau montrait que la prise quotidienne de leriglitazone permettait de réduire la progression de la myélopathie des patients atteints d ...
24.06.2024 Recherche, Science & Santé
Une tête de statue de l'île de Pâques sur laquelle sont posées des éléctrodes
Un meilleur pronostic de retour à la conscience des patients placés en réanimation
Lorsqu’un patient est admis en réanimation à cause d’un trouble de la conscience — un coma par exemple — établir son pronostic neurologique est une étape cruciale et souvent difficile. Pour réduire l’incertitude qui prélude à la décision médicale, un ...
04.06.2024 Recherche, Science & Santé
Population de bactéries commensales (en rouge) dans un intestin grêle de souris. Crédit : University of Chicago
La composition du microbiote intestinal pourrait influencer nos prises de décision
La façon dont nous prenons des décisions dans un contexte social peut être expliquée par des facteurs psychologiques, sociaux, et politiques. Et si d’autres forces étaient à l’œuvre ? Hilke Plassmann et ses collègues de l’Institut du Cerveau et de l ...
16.05.2024 Recherche, Science & Santé
Voir toutes nos actualités