Une étude conduite par l’équipe de Richard Levy à l’Institut du Cerveau – ICM met en évidence une corrélation entre nos capacités de catégorisation et la structure d’une région particulière de notre cerveau.
La catégorisation est une fonction de notre cerveau qui nous permet de regrouper nos connaissances sous formes de catégorie et de les organiser. Cette capacité est essentielle à de nombreuses autres fonctions cérébrales comme l’apprentissage, la formation d’une pensée abstraite ou encore notre capacité à raisonner.
Il existe schématiquement 3 types de catégorisation :
- La catégorisation visuelle, selon des caractéristiques physiques. La forme ou la couleur d’un objet par exemple.
- La catégorisation thématique, qui permet de regrouper des objets se retrouvant dans un même contexte, un pied et une chaussure ou un singe et une banane par exemple.
- La catégorisation taxonomique qui regroupe des objets possédant des propriétés communes, comme les fruits ou les animaux.
Les catégories thématiques et taxonomiques peuvent se regrouper dans ce qu’on appelle la catégorisation sémantique, c’est-à-dire liée au sens.
L’évaluation des capacités de catégorisation chez les sujets sains donne des résultats très variables d’un individu à l’autre. Ces différences se retrouvent-elles dans le cerveau ?
Pour répondre à cette question, les chercheurs de l’Institut du Cerveau – ICM ont évalué les capacités de catégorisation de 50 sujets sains et ont analysé en parallèle la structure du cerveau des participants. La tâche consistait à présenter 3 images dont une encadrée aux sujets. L’objectif était d’associer l’image encadrée à l’une des deux restantes selon leur catégorie sémantique ou physique.
Leurs résultats mettent en évidence une corrélation entre les performances au test et le volume de la région antérieure du lobe temporal droit du cerveau. Plus le volume de cette région était important plus les sujets étaient rapides dans la tâche de catégorisation. Plus précisément encore, ils montrent que le volume de la partie antérieure de la région précédemment identifiée est plutôt lié aux performances de catégorisation sémantique tandis que la partie postérieure est corrélée aux performances dans la catégorisation physique. Le développement vers l’avant de cette région pourrait donc être associé à une évolution vers plus de pensées abstraites.
Enfin, les chercheurs montrent que les connexions cérébrales passant par cette région temporale antérieure droite sont principalement des faisceaux fronto-temporaux, qui relient le lobe temporal et le lobe frontal, qui est d’ordinaire associé aux processus contrôlés comme la catégorisation.
Sources
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29467637/
Garcin B, Urbanski M, Thiebaut de Schotten M, Levy R, Volle E. Front Hum Neurosci. 2018 Feb 7