La maladie de Huntington se caractérise par une triade de symptômes : moteurs, psychiatriques et cognitifs. Les symptômes, de même que leur intensité et leur présentation, sont très variables d’un patient à l’autre. Les manifestations cliniques de la maladie apparaissent en général entre 30 et 50 ans, mais la maladie peut s’exprimer à tout âge, dès l’enfance ou à un âge avancé, avant 20 ans dans 10% des cas par exemple. Les symptômes moteurs sont les plus visibles et souvent les premiers identifiés mais des troubles cognitifs ou psychiatriques peuvent déjà être présents. Dans les formes précoces, avant 20 ans, la maladie se manifeste principalement par des troubles du comportement et de l’apprentissage. La maladie de Huntington évolue en moyenne sur une période de 13 à 15 ans après le début des symptômes cliniques, bien que ce chiffre soit très variable d’un patient à l’autre, vers une démence sévère, une incapacité à marcher et à déglutir, et aboutie au décès de la personne.
Le diagnostic de la maladie de Huntington
Le diagnostic clinique de la maladie de Huntington se fait sur la base des symptômes présentés par le patient comme les mouvements anormaux ou les troubles comportementaux, en prenant en compte les antécédents familiaux qui pourraient orienter ce diagnostic. Des examens d’imagerie cérébrale peuvent permettre d’écarter d’autres pathologies aux symptômes similaires.
Le diagnostic clinique de la maladie peut se confirmer par un test génétique qui identifie l’expansion dans le gène de la Huntingtine, réalisé après conseil génétique de la signature d’un consentement éclairé à la restitution des résultats lors d’une consultation génétique.
Ce diagnostic moléculaire est réalisé à partir de l’ADN des cellules sanguines et consiste à quantifier le nombre de répétition de la séquence CAG.
Du fait de sa transmission héréditaire, le test génétique avant l’apparition des symptômes peut être demandé par les membres de la famille d’une personne atteinte de la maladie de Huntington. Ce test génétique permet aux proches - de savoir s’ils sont ou non porteurs de l’expansion de la maladie et donc s’ils développeront un jour la maladie.
Actuellement, le nombre de personnes porteuses de la mutation du gène de la huntingtine, mais ne présentant pas encore de symptômes, est estimé à 12 000 en France. Ce test est encadré pour permettre à la personne de prendre la décision de faire ou non le test au bon moment. Il se fait dans le cadre d’une consultation pluridisciplinaire associant généticien, neurologue, psychologue, conseillère en génétique et infirmière.
Parfois le diagnostic prénatal peut être demandé. Il est réalisé en anticipant une future grossesse pour détecter la présence de l’expansion chez le fœtus, avant la fin du 3e mois. En cas de résultat défavorable, une interruption médicale de grossesse peut être réalisée. De même, un diagnostic préimplantatoire peut aussi être réalisé. Il consiste à rechercher la présence l’expansion dans des embryons de deux ou trois jours obtenus par fécondation in vitro (avec toutes les limitations dues à cette technique (20% de réussite). Les embryons indemnes peuvent ensuite être implantés.
Le service de Génétique Médicale du CHU Pitié-Salpêtrière est spécialisé dans les maladies héréditaires et propose des consultations, de la période prénatale à l’âge adulte, de diagnostic, de suivi et de conseil génétique (incluant le diagnostic présymptomatique et prénatal), pour les personnes malades et/ou leurs apparentés.
L’identification des facteurs qui influencent l’âge d’apparition des symptômes de la maladie et sa progression sont au cœur des recherches de l’Institut du Cerveau.
L’équipe d’Alexandra Durr à l’Institut du Cerveau a conduit et participé à plusieurs études qui ont permis d’identifier des variants génétiques influençant la progression de la maladie de Huntington.
Pour en savoir plus : https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/identification-dun-variant-genetique-influencent-progression-de-maladie-de-huntington/