Aujourd’hui, chaque année, 200 000 personnes en France reçoivent un diagnostic d’Alzheimer. Mais chez la plupart de ces personnes, le cerveau a commencé à subir des atteintes longtemps – souvent des années – avant que n’apparaissent les premiers symptômes. C'est pourquoi l'enjeu de la recherche consiste à détecter ces changements bien avant que la situation commence à se dégrader, ce qui permettrait de prescrire des traitements le plus tôt possible afin de ralentir l’évolution de la maladie.
Une méthode développée à l’Institut du Cerveau consiste à utiliser l’imagerie cérébrale pour repérer les zones du cerveau d’un patient qui dysfonctionnent, même s’il ne souffre encore d’aucun trouble de la mémoire. Pour cela, Ninon Burgos utilise l’imagerie cérébrale combinée à des méthodes de calcul de dernière génération, combinées avec l’IA, l’intelligence artificielle. Ces programmes sont ainsi en mesure, à partir des clichés du cerveau d’un patient, d’affirmer si certaines zones de son cerveau fonctionnent moins bien qu’elles ne devraient le faire en l’absence de toute atteinte pathologique. Et ce, de façon personnalisée, en tenant compte de l’anatomie précise du cerveau du sujet. Dans cet entretien avec la chercheuse, nous révélons toutes les clés de cette approche révolutionnaire, au carrefour de l’algorithmique, de l’imagerie médicale et de la médecine !