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- Just published : Sclérose en plaques : une nouvelle étude pointe 5 signes avant-coureurs
Découvrez comment les chercheuses et chercheurs de l’Institut du Cerveau identifient les symptômes précoces de la sclérose en plaques grâce à des bases de données médicales.
Sclérose en plaques : identifier les symptômes précurseurs pour améliorer la prévention
La sclérose en plaques est une maladie neurologique d’origine auto-immune qui affecte principalement les jeunes adultes, représentant l'une des principales causes de handicap en Europe. Bien que sa cause reste inconnue, des facteurs de risque comme la carence en vitamine D et le tabagisme ont été identifiés. Mais comment cette maladie se manifeste-t-elle avant l'apparition des symptômes neurologiques majeurs ? C’est à cette question que cherche à répondre une étude récente menée par des scientifiques de l’Institut du Cerveau. En étudiant les trajectoires de soins des patientes et patients plusieurs années avant le diagnostic, elles et ils espèrent pouvoir identifier des signes précoces de la sclérose en plaques, contribuant ainsi à une meilleure prévention.
Les défis de la sclérose en plaques : une maladie aux symptômes insidieux
La sclérose en plaques résulte d'une attaque du système immunitaire contre la myéline, la couche protectrice des fibres nerveuses du système central. Les symptômes peuvent varier considérablement d’un individu à l’autre, mais les plus fréquents incluent des troubles moteurs, des déficits sensoriels, des troubles visuels et des symptômes cognitifs.
Un des grands défis reste la détection précoce de cette pathologie. En effet, la sclérose en plaques peut se manifester de manière subtile pendant plusieurs années avant d'être diagnostiquée, ce qui complique son traitement et la gestion des symptômes. C’est ici que la recherche sur les symptômes précurseurs prend toute son importance, permettant ainsi d'identifier plus tôt les personnes susceptibles de développer cette maladie et potentiellement de réduire son impact.
Une étude sur les trajectoires de soins avant le diagnostic
Dans cette étude menée à l'Institut du Cerveau, les chercheurs et les chercheuses se sont intéressés aux trajectoires de soins des patient·es plusieurs années avant le diagnostic de la sclérose en plaques. Pour ce faire, ils et elles ont utilisé de vastes bases de données médicales, couvrant des périodes de 5 à 10 ans avant l’apparition des symptômes. Ces bases de données contiennent des informations détaillées sur les soins médicaux reçus, permettant aux scientifiques d’analyser les symptômes signalés avant le diagnostic définitif de la maladie.
L'objectif de cette étude est de mieux comprendre les symptômes qui pourraient alerter les professionnel·les de santé bien avant le diagnostic de la sclérose en plaques, ce qui pourrait favoriser une détection plus précoce et, potentiellement, une gestion plus efficace de la maladie. Pour ce faire, les chercheur·ses ont comparé les patient·es atteints de sclérose en plaques à des patient·es souffrant d'autres maladies jeunes, comme le lupus ou la maladie de Crohn. Cela a permis de déterminer si certains symptômes étaient plus fréquents chez les personnes susceptibles de développer la sclérose en plaques, ou si ces symptômes étaient partagés par d’autres pathologies.
Les symptômes précurseurs de la sclérose en plaques : dépression, troubles urinaires et plus encore
L’une des principales découvertes de l’étude est la prévalence accrue de certains symptômes chez les patient·es qui développeront la sclérose en plaques, notamment des symptômes psychiatriques et urinaires. Par exemple, les troubles dépressifs apparaissent fréquemment chez les personnes qui seront ensuite diagnostiquées avec la sclérose en plaques. Ce type de symptôme, bien que relativement courant dans la population générale, est sur-représenté chez les futurs patientes et patiens de la sclérose en plaques.
De même, des symptômes urinaires comme l’envie fréquente d’uriner, des difficultés à uriner ou une incontinence, ont également été observés de manière plus marquée chez les patientes et patients avant le diagnostic. Ces signes peuvent être interprétés comme des indicateurs précoces d’une affection neurologique sous-jacente, ce qui pourrait alerter les médecins sur la possibilité de sclérose en plaques, bien avant l’apparition des symptômes neurologiques plus typiques.
Comparaison avec d'autres pathologies : le cas du lupus et de la maladie de Crohn
Une des conclusions clés de l'étude est que, bien que ces symptômes soient plus fréquents chez les patientes et patients atteints de sclérose en plaques, ils ne sont pas exclusifs à cette pathologie. En effet, les chercheurs et chercheuses ont constaté que des symptômes similaires, notamment psychiatriques et urinaires, apparaissent aussi chez les patient·es atteint·es de lupus ou de maladie de Crohn. Cela suggère que ces symptômes pourraient être des indicateurs de pathologies auto-immunes en général et non spécifiquement de la sclérose en plaques.
Cependant, la combinaison de ces symptômes, associée à d’autres éléments cliniques, pourrait permettre aux médecins de détecter plus tôt des signes d’alerte pour des maladies neurodégénératives comme la sclérose en plaques. Ces informations pourraient être cruciales pour orienter les investigations médicales et commencer un traitement précoce, ce qui pourrait réduire la progression de la maladie ou limiter la gravité des symptômes.
L'importance des bases de données médicales dans la recherche
Une autre dimension importante de cette étude réside dans l'utilisation des bases de données médicales pour analyser les trajectoires de soins des patientes et patients. Contrairement aux cohortes de recherche classiques, qui impliquent souvent des suivis à court terme et des critères très spécifiques, les bases de données de soins primaires permettent d'étudier les parcours médicaux des patient·s sur plusieurs années. Cela permet une analyse plus réaliste et détaillée des signes avant-coureurs des maladies neurodégénératives, en prenant en compte tous les aspects du parcours médical des patients, y compris les consultations, les prescriptions et les symptômes signalés.
En comparant les trajectoires de soins des patient·es atteint·es de sclérose en plaques avec celles de patient·es atteint·es de lupus ou de maladie de Crohn, les chercheurs et chercheuses ont pu obtenir des données plus nuancées et identifier des tendances récurrentes qui pourraient ne pas être évidentes dans les cohortes de recherche traditionnelles.
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