C’est avec une immense tristesse que nous vous informons du décès de notre collègue Anne Bertrand, chercheuse à l'Institut du Cerveau.
Anne nous a quittés vendredi, emportée avec d’autres randonneurs, par une avalanche à Entraunes dans les Alpes-Maritimes.
Anne Bertrand était Maître de Conférence des Universités-Praticien Hospitalier (MCU-PH) à Sorbonne Université, neuroradiologue au service de radiologie de l’Hôpital Saint-Antoine (AP-HP) et chercheuse à l’Institut du Cerveau (Inserm U1127, CNRS UMR 7225, Sorbonne Université) au sein de l’équipe ARAMIS (commune avec l’Inria). Elle avait été Chef de Clinique des Universités-Assistant des Hôpitaux puis Praticien Hospitalier au sein du service de neuroradiologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.
Son domaine de recherche était l’imagerie des maladies neurodégénératives, à la fois préclinique et clinique. Elle avait réalisé sa thèse de sciences au CEA, en collaboration avec l’Université de New-York, sur l’imagerie par résonance magnétique des modèles animaux de maladie d’Alzheimer. Tout en poursuivant ses travaux dans le domaine préclinique, elle avait développé une intense activité en imagerie clinique, en synergie avec sa pratique médicale. En un temps très bref, Anne avait su construire une vision scientifique originale et prometteuse à l’interface de la médecine et de la recherche méthodologique en imagerie et informatique. Anne a réalisé des contributions majeures à l’imagerie des maladies neurodégénératives, notamment la maladie d’Alzheimer et les dégénérescences lobaires fronto-temporales. En particulier, ses travaux les plus récents avaient permis de trouver des biomarqueurs au stade présymptomatique, étape indispensable au développement d'essais cliniques de prévention. Elle portait actuellement des projets extrêmement ambitieux sur la multimodalité IRM-TEP, les systèmes d’aide à la décision clinique ou encore l’imagerie à très haut champ. Ces travaux construisaient la médecine de demain.
Personnalité d’exception, Anne rayonnait au sein du laboratoire par son intelligence, sa joie de vivre et sa générosité. Profondément altruiste, elle n’hésitait jamais à partager sa vision et ses connaissances et à venir en aide à chacun. Sa disparition va laisser un grand vide dans l'équipe, l’institut et la communauté scientifique. Nous perdons une scientifique brillante et un médecin hors-pair. Nous perdons une amie.
L’ensemble du personnel de l’institut et de l’hôpital partage la peine de sa famille, de ses amis et de ses collègues très affectés par sa disparition brutale. Nous leur témoignons notre amitié et toute notre affection dans cette douloureuse épreuve.