Evaluer une quantité d’éléments, qu’il s’agisse d’individus dans un groupe, de brindilles dans un nid ou de fruits sur une branche, est une compétence importante chez de nombreux animaux. Mais les circuits neuronaux sur lesquels elle repose sont encore mal connus. Pour pallier ce manque de connaissances, Mercedes Bengochea et ses collègues, à l’Institut du Cerveau, ont mis au point un modèle de cognition numérique chez la mouche. Leurs résultats sont étonnants : les drosophiles sont capables d’évaluer un nombre d’unités, et marquent une préférence naturelle pour les grandes quantités. Or, ce jugement numérique requiert l’activation de neurones spécifiques, les LC11. Situés dans le lobe optique, ils interviennent aussi dans un contexte social, et permettent à la mouche d’adapter son comportement en réaction à une menace. La capacité à « compter » ses amis et ses ennemis pourrait donc avoir joué un rôle dans l’évolution de ces insectes, expliquent les chercheurs dans une nouvelle étude, publiée dans Cell Reports.
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