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Dans le coin du ciboulot

Dans le coin du ciboulot :  Pourquoi j’ai du mal à ranger ma chambre quand mes parents me le demandent ?

Miniature du podcast "Dans le coin du ciboulot"

Raphaël LE BOUC répond à Tita, 5 ans.

Procrastination : pourquoi notre cerveau retarde-t-il les tâches?

La procrastination est un phénomène courant dans la vie de tous les jours. Que ce soit pour ranger sa chambre, faire ses devoirs ou accomplir diverses tâches ménagères, il arrive souvent qu'on repousse des actions pourtant simples et nécessaires. Mais pourquoi notre cerveau semble-t-il constamment retarder certaines activités, même lorsque nous savons que cela peut entraîner des conséquences désagréables ?

Qu'est-ce que la procrastination ?

La procrastination est le fait de repousser une tâche à plus tard, même lorsque l’on sait que cela peut avoir des répercussions négatives. 

Par exemple, un enfant peut procrastiner en ne rangeant pas sa chambre, un étudiant peut remettre à plus tard ses révisions pour un examen, et même les adultes procrastinent souvent, par exemple, en repoussant des tâches administratives. Ce phénomène peut toucher n’importe qui, quel que soit l’âge ou la situation.

Mais derrière ce comportement se cache une dynamique complexe qui relève du fonctionnement même de notre cerveau.

Le cerveau et la procrastination : deux forces opposées

Le cerveau humain fonctionne selon un principe fondamental : il cherche constamment à maximiser les bénéfices immédiats tout en minimisant les efforts. Lorsqu'une tâche à accomplir semble lointaine ou difficile, le cerveau va naturellement être moins motivé à s'y attaquer. La procrastination, dans ce cas, peut être vue comme une stratégie du cerveau pour éviter un effort immédiat au profit d'une gratification à court terme.

La motivation et la peur de l'effort

Pour bien comprendre la procrastination, il faut savoir que notre cerveau a besoin de deux éléments pour se lancer dans une tâche :

  1. La motivation : L'envie de terminer une tâche est essentielle pour se lancer. Par exemple, ranger sa chambre ne paraît intéressant que si on imagine le résultat final : une chambre propre et un espace libre pour jouer.
  2. L'absence de peur de l'effort : Le cerveau doit aussi être prêt à accepter l'effort requis pour accomplir la tâche. Si la tâche semble trop fatigante ou ennuyeuse, le cerveau peut la repousser au lendemain.

Le conflit entre le présent et le futur

Une autre raison clé de la procrastination réside dans le fait que le cerveau humain a une tendance à privilégier le présent au détriment du futur. Lorsque vous devez accomplir une tâche comme ranger votre chambre, il peut vous sembler que cette activité est moins pénible dans le futur. Cependant, une fois demain arrivé, vous constaterez que l’effort reste le même, mais l’envie de procrastiner persiste. Ce phénomène est dû à la manière dont notre cerveau perçoit l'effort et la récompense.

Le temps court-termiste et la gratification immédiate l'emportent souvent sur la vision d’un futur plus ordonné. C'est pourquoi il peut être plus tentant de se divertir ou de remettre à plus tard une tâche désagréable.

La procrastination : une stratégie évolutive ?

La procrastination n’est pas seulement un défaut ou une mauvaise habitude, mais pourrait avoir une fonction évolutive. En effet, il est possible que cette tendance à repousser certaines tâches ait un rôle adaptatif dans certaines situations. Par exemple, dans un environnement incertain, retarder certaines actions pourrait permettre de conserver de l’énergie ou d’attendre un moment plus favorable pour les accomplir.

Ainsi, le cerveau humain aurait développé la procrastination comme un mécanisme de survie, dans le but de nous pousser à ne faire que les tâches essentielles, en fonction des priorités du moment. De cette manière, la procrastination pourrait servir de stratégie pour éviter de se concentrer sur des tâches jugées non urgentes ou inutiles.

Comment combattre la procrastination ?

Si la procrastination est une réponse naturelle du cerveau, il existe néanmoins des stratégies pour la surmonter. Voici quelques conseils pratiques pour combattre ce phénomène et se remettre à la tâche plus rapidement.

1. Visualiser les bénéfices

Une des méthodes pour contrer la procrastination est de visualiser le résultat final de la tâche à accomplir. Par exemple, pour encourager un enfant à ranger sa chambre, il peut être utile de lui faire imaginer ce que cela apportera de positif : plus d’espace pour jouer, une chambre propre pour inviter des amis. Ce type de motivation visuelle aide à rendre la tâche plus attrayante.

2. Déréaliser la difficulté

Autre technique : déréaliser la difficulté de la tâche. Souvent, on procrastine parce que la tâche nous paraît trop lourde ou ennuyeuse. Mais en réalité, elle peut être plus facile qu'on ne le pense. Par exemple, ranger sa chambre pendant 15 minutes au lieu de penser à un grand rangement peut rendre la tâche plus accessible.

3. Se convaincre que demain, ce sera pareil

Le cerveau a tendance à croire que les tâches seront moins pénibles demain. Il est donc important de se convaincre que demain, ce sera aussi difficile que maintenant, et qu'il est donc préférable de s'en débarrasser immédiatement. Plus vite on commence, plus vite la tâche sera terminée, et plus de bénéfices à long terme seront obtenus.

La procrastination chez les adultes : une situation universelle

La procrastination n’est pas réservée aux enfants. Les adultes, tout comme les jeunes, sont également susceptibles de remettre à demain ce qu'ils pourraient faire aujourd'hui. Cela peut concerner des tâches professionnelles, des obligations personnelles, ou même des projets à long terme.

Le stress et l'anxiété, ainsi que l'angoisse liée à l'accomplissement de certaines tâches, peuvent augmenter la tendance à procrastiner chez les adultes. Par exemple, des recherches ont montré que des personnes ayant un haut niveau de stress sont plus enclines à remettre à plus tard des tâches importantes. Dans ce cas, la procrastination devient une forme de gestion émotionnelle, où l'individu préfère éviter la tâche plutôt que de l'affronter.

Imagerie cérébrale équipe Pessiglione
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