Découvrez comment l'apprentissage transforme nos gestes et nos connaissances grâce au cerveau. Un processus fascinant expliqué par les experts de l'Institut du Cerveau.
Cécile Galléa, chercheuse à l’Institut du Cerveau, décrit ce qui se passe dans le cerveau lorsqu’on apprend un nouveau sport et comment l’on se perfectionne.
L'apprentissage : comment notre cerveau s'adapte pour devenir plus fort
L’apprentissage est une capacité fascinante du cerveau humain. Que ce soit pour améliorer des gestes techniques en sport, pour apprendre de nouvelles compétences à l’école ou pour résoudre des problèmes quotidiens, apprendre est essentiel à notre développement. Comment le cerveau traite l’apprentissage ? Quels sont les mécanismes qui permettent de s'améliorer au fur et à mesure, et comment des facteurs comme le sommeil ou les pauses influencent notre capacité à apprendre et à mémoriser ?
Le processus de l'apprentissage : quand le cerveau s'active
Apprendre est un processus fascinant où notre cerveau passe par différentes étapes pour intégrer de nouvelles informations. Prenons l'exemple d’un enfant comme Simon, qui souhaite devenir un champion de gymnastique ou un expert en judo. Lorsqu’il s’entraîne pour exécuter des gestes techniques, il est en train d’apprendre. Mais comment cela se passe-t-il dans le cerveau ?
Le processus d’apprentissage commence lorsque nous rencontrons une tâche difficile, comme apprendre à faire un poirier ou à réussir une prise en judo. Dans cette première phase, le cerveau associatif entre en jeu. Il s’agit d’une région du cerveau responsable de la réflexion, qui associe les informations sensorielles – comme la vue, le toucher et les sensations corporelles – à des commandes motrices envoyées aux muscles. Cela permet de réaliser des gestes précis, mais cela nécessite beaucoup de concentration et de répétition.
Du cerveau associatif au cerveau automatique : l'évolution de l'apprentissage
Au fur et à mesure que l’on répète les mêmes gestes, le cerveau s’adapte et l'apprentissage devient plus rapide et plus fluide. Les premières étapes demandent de l'attention, de la concentration et de l'effort mental. Cependant, une fois que la mémorisation des mouvements est bien ancrée, ce sont d’autres parties du cerveau, celles qui gèrent les actions automatiques, qui prennent le relais. Cela signifie que le geste, autrefois difficile et laborieux, devient plus naturel et plus rapide. C’est ce qu’on appelle l’automatisation des gestes.
Dans le cas de Simon, après plusieurs répétitions, il sera capable d’exécuter un poirier sans avoir besoin de réfléchir consciemment à chaque étape du mouvement. Cependant, bien que le geste soit devenu plus fluide, il ne faut pas sous-estimer l'importance de continuer à réfléchir, surtout lorsqu'il s'agit de résoudre des problèmes plus complexes, comme élaborer une stratégie pendant un combat de judo.
Consolidation : le rôle du sommeil et des pauses dans l'apprentissage
L'apprentissage n'est pas un processus linéaire, et il arrive parfois que, malgré des efforts répétés, les progrès semblent stagner. Ce phénomène est tout à fait normal et fait partie du processus d'intégration des nouvelles compétences. Cette phase de stagnation est souvent le signe qu'il est nécessaire de laisser au cerveau le temps de consolider les nouvelles informations acquises.
Le processus de consolidation est essentiel pour transformer des informations apprises en mémoire durable. Lorsque nous dormons, le cerveau continue de travailler activement pour intégrer et solidifier les connaissances et les gestes que nous avons pratiqués pendant la journée. En effet, pendant le sommeil, des mécanismes neuronaux viennent renforcer les connexions synaptiques liées aux mouvements que nous avons appris. Cela permet de mieux les mémoriser et de les exécuter de manière plus fluide lors de la prochaine session d’entraînement.
De plus, les petites pauses entre les répétitions sont également cruciales. Elles permettent au cerveau de stocker et de stabiliser l’information. En laissant au cerveau le temps de se reposer, il peut assimiler les gestes sans avoir à forcer. Ces pauses permettent de refaire les gestes mentalement, sans que le corps n'ait à bouger, ce qui contribue à renforcer l’apprentissage.
La patience et la motivation : les clés de l'apprentissage
Il est important de souligner que pour réussir un apprentissage efficace, il ne suffit pas de répéter les gestes encore et encore. La motivation et la patience sont des facteurs essentiels dans ce processus. Simon, par exemple, peut s’entraîner pendant des heures, mais sans persévérance et sans croire en sa capacité à s'améliorer, il risque de se décourager. Le cerveau a besoin de temps pour intégrer de nouvelles informations, et chaque étape de l’apprentissage peut être longue. C’est là qu’une bonne attitude, une bonne organisation et un mental fort interviennent.
En effet, chaque échec, chaque mouvement raté fait partie intégrante du processus d’apprentissage. La capacité à persévérer et à ajuster ses actions est primordiale pour progresser. Pour un sportif ou un étudiant, il est crucial de comprendre que la réussite dans l'apprentissage ne se mesure pas seulement à l’instant où l’on réussit, mais à la somme des efforts et de la concentration déployés au fil du temps.
L’apprentissage est un processus continu
L'apprentissage ne se limite pas aux premières étapes. C'est un processus continu. Que ce soit en sport, en musique, en mathématiques, ou dans n'importe quelle autre activité, il y a toujours un potentiel d'amélioration. Au fur et à mesure que l’on maîtrise une compétence, d’autres défis apparaissent. Le cerveau est constamment sollicité pour s'adapter à de nouvelles situations, résoudre de nouveaux problèmes et améliorer encore les gestes.
C’est ce qui fait la beauté de l’apprentissage : il ne finit jamais. Chaque session d’entraînement, chaque moment passé à réviser ou à pratiquer permet au cerveau de s’améliorer et de créer de nouvelles connexions neuronales. Ce processus constant d’apprentissage, d’ajustement et d’amélioration fait partie intégrante de la vie humaine.

L'équipe vise à étudier divers aspects du contrôle moteur et cognitif, en particulier la variabilité inter et intra-sujet des troubles du développement et des maladies acquises ainsi que des modèles animaux génétiquement apparentés.
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