Cognition

La cognition met en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l’apprentissage, l’intelligence, la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception ou l’attention, etc.

La cognition est un terme clé dans l’étude du cerveau et des maladies neurologiques : il recouvre un ensemble de processus mentaux essentiels à notre vie quotidienne. 

Qu’est-ce que la cognition ?

La cognition désigne « les processus mentaux par lesquels des connaissances sont acquises, traitées, stockées et ensuite mobilisées ». 
Selon l’American Psychological Association, il s’agit de « toutes formes de conscience et de traitement par lesquelles la connaissance est accumulée, telles que percevoir, reconnaître, concevoir et raisonner ». 

Autrement dit, la cognition est ce qui nous permet de comprendre le monde, de repérer un visage, de mémoriser une information, de résoudre un problème ou de planifier une action.

Les grandes fonctions cognitives

Au-delà de la définition générale, la cognition se décline en plusieurs fonctions :

• L’attention, qui permet de sélectionner certains stimuli et d’ignorer d’autres.
• La perception, c’est-à-dire le fait de capter via nos sens des informations sur le monde.
• La mémoire, qui encode, stocke puis récupère des informations.
• Le langage, la communication, comprendre et produire des mots, des phrases.
• Le raisonnement et la prise de décision, qui mobilisent des processus plus complexes pour choisir entre des options ou résoudre un problème.
• Les fonctions exécutives, plus globalement : planification, inhibition, flexibilité cognitive. 
   

Ces fonctions ne sont pas indépendantes : elles interagissent et se recouvrent, ce qui rend la cognition complexe à décrire de façon simple et linéaire.

Comment la cognition « fonctionne » dans le cerveau

Bases neurobiologiques

La cognition repose sur l’activité du cerveau, sur des réseaux de neurones interconnectés. 

Des chercheurs en neurosciences cognitives étudient comment certaines régions cérébrales et circuits neuronaux contribuent à des processus cognitifs spécifiques. 

Par exemple, la mémoire épisodique dépend du fonctionnement de l’hippocampe et de ses connexions, tandis que les fonctions exécutives mobilisent le cortex préfrontal.

Les approches de recherche

Les chercheurs utilisent différentes techniques pour explorer la cognition :

• l’imagerie : IRMf, TEP, EEG… Permettent de voir quelles zones s’activent lors de tâches cognitives.
• l’étude des patients : lorsqu’une zone du cerveau est lésée, on observe les déficits cognitifs qui en résultent, ce qui éclaire le rôle de cette zone.
• les modèles computationnels et théoriques : pour tenter de modéliser comment l’information est traitée dans le cerveau. 

Une vision intégrée

La cognition n’est pas simplement la somme de fonctions isolées mais résulte de la coordination de grands réseaux cérébraux et de multiples niveaux d’organisation : moléculaire, cellulaire, systémique. 

De plus, certains chercheurs soulignent que la cognition peut être « étendue », c’est-à-dire non réduite à l’individu seul, mais liée à l’environnement, au corps et à l’interaction sociale. 
 

Pourquoi la cognition est-elle importante pour la santé ?

L’impact des troubles cognitifs

Lorsqu’un de ces processus cognitifs dysfonctionne, cela peut avoir des conséquences majeures : difficultés d’apprentissage, troubles de la mémoire, altération de la prise de décision, etc. Par exemple, dans les maladies neurodégénératives comme la Maladie d’Alzheimer, la cognition s’affaiblit progressivement, rendant la vie quotidienne plus difficile. 

Des études montrent aussi que en cas de douleur chronique, des fonctions cognitives peuvent être altérées (attention, mémoire) : la cognition est alors directement impactée par l’état de santé général. 

Pour la recherche et le traitement

Comprendre la cognition permet aux chercheurs comme ceux de l’Institut du Cerveau de mieux élaborer des traitements, des interventions, et des outils de diagnostic. En repérant un déficit cognitif tôt, on ouvre la voie à des stratégies de compensation ou de stimulation – par exemple des entraînements cognitifs, des modifications de l’environnement, ou des médicaments ciblant la plasticité neuronale.
De plus, en tant que domaine fondamental de la neuroscience, l’étude de la cognition éclaire comment le cerveau fonctionne sainement : ce qui est essentiel pour prévenir ou retarder les troubles neurologiques.

Comment la cognition évolue-t-elle au cours de la vie ?

Développement de l’enfant à l’adulte

Dès la petite enfance, les fonctions cognitives se construisent : l’attention se développe, les capacités de langage émergent, la mémoire s’affine et les fonctions exécutives se mettent en place. Le cerveau se structure et se spécialise grâce à l’expérience. Cette phase de plasticité est majeure.

L’âge adulte et le vieillissement

À l’âge adulte, la cognition atteint un plateau puis certains aspects peuvent décliner : la vitesse de traitement, la mémoire de travail peuvent faiblir. 
Toutefois, ce n’est pas uniforme : de nombreuses fonctions restent robustes, et l’expérience compense souvent certaines pertes.

Facteurs qui influencent la cognition

Plusieurs facteurs peuvent moduler la qualité de nos fonctions cognitives :

• l’environnement : stimulation mentale, éducation, activités complexes.
• la santé : maladies, troubles du sommeil, alimentation, stress.
• le mode de vie : activité physique, socialisation, etc.
• le vieillissement : certaines fonctions déclinent naturellement mais il existe des différences individuelles.