Le Mans Classic 2025 : un partenariat inédit

Comment est née l’idée de ce partenariat entre vos deux organisations ?

Gérard SAILLANT : Ce projet s’inscrit dans une histoire commune de longue date entre l’Institut du Cerveau et le monde automobile. Lorsque j'étais président de la commission médicale de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), avec mon fidèle ami Jean Todt nous avions eu l'idée de créer un institut dédié aux lésions de la moelle épinière, auxquelles les pilotes sont particulièrement exposés. Mais comme dans le sport automobile, nous nous rendions rapidement compte que "réparer la carosserie" ne suffirait pas et que nous devions surtout comprendre comment réparer le moteur, le cerveau donc. 20 ans après, l'Institut du Cerveau qui fait figure de référence mondiale dans le domaine des neurosciences, peut compter sur l'appui de nombreux et prestigieux soutiens pour l'aider dans ses missions. Parmi eux, Richard Mille, grand mécène de l'Institut et partenaire historique du Mans Classic. Lorsque nous nous sommes rencontrés tous les trois avec Pierre, nous avons rapidement vu l’opportunité de créer une passerelle entre nos mondes pour répondre à un enjeu sociétal majeur où la recherche en neurosciences peut jouer un rôle clé : la sécurité routière.

Pierre FILLON : L’histoire qui nous lie est en effet riche. Le Mans Classic est une célébration de l’histoire et de la passion pour le sport automobile, mais nous souhaitons aussi que cet événement soit porteur de valeurs et d’engagements forts. En unissant nos forces avec l’Institut du Cerveau, nous pouvons sensibiliser un large public tout en soutenant des travaux de recherche porteurs d'avenir.

Quels points communs voyez-vous entre vos univers respectifs ?

Gérard SAILLANT : J'y vois d'abord une histoire de personnes, comme Jean Todt et Michael Schumacher qui, avec d'autres personnalités et moi-même, ont fondé l'Institut du Cerveau avec l'ambition répondre à un enjeu de santé publique. Au-delà de ces relations très fortes, ce qui nous rassemble profondément, c’est le temps long. La recherche scientifique, comme une course d’endurance, nécessite de la persévérance, une gestion minutieuse des efforts et une ambition forte. Chaque victoire, qu'elle soit scientifique ou sportive, repose sur des années de travail collectif et rigoureux, avec la poursuite d'un même objectif : repousser les limites pour atteindre des résultats concrets et innovants.

Pierre FILLON : Je suis d’accord. Dans le sport automobile, il ne s’agit pas seulement d’être rapide, mais aussi de faire preuve de persévérance et d’adaptabilité. Les courses de longue durée, comme le Mans Classic ou les 24 Heures du Mans, sont un véritable défi de résistance, où chaque équipe doit gérer son énergie et ses ressources sur un temps long. Cette capacité à durer, à repousser ses limites dans un environnement exigeant, est l'essence de ce que nous sommes.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le projet soutenu grâce à ce partenariat ?

Gérard SAILLANT : Les fonds collectés pendant Le Mans Classic 2025 seront dédiés au projet de Thomas Andrillon, un chercheur de l’Institut du Cerveau. Il étudie les mécanismes cérébraux impliqués dans l’hypovigilance, c’est-à-dire les moments où notre attention au volant diminue, souvent de manière inconsciente. À terme, l'objectif est de développer des outils pour réduire les risques d’accidents dus à la fatigue. C’est un enjeu crucial, car la somnolence est l'une des principales causes d’accident sur la route.

Pierre FILLON : Ce sujet est fondamental pour l’Automobile Club de l’Ouest. Nous organisons des courses sur plusieurs jours, où la vigilance est une composante essentielle de la sécurité des pilotes. Soutenir une recherche qui vise à comprendre et à prévenir la fatigue au volant est parfaitement aligné avec nos engagements.

Que souhaitez-vous transmettre au public du Mans Classic ?

Pierre FILLON : Nous espérons que ce partenariat sensibilisera les spectateurs à l’importance de la vigilance au volant, tout en leur montrant que chacun peut contribuer, même à petite échelle, à soutenir des recherches porteuses d’espoir. Avec 2 €, tous ensemble, collectivement, ils deviennent acteurs de cette démarche.

Gérard SAILLANT : Nous voulons aussi rappeler que la science, comme le sport, est une aventure collective. En choisissant d’ajouter ce don complémentaire lors de leur achat, les spectateurs participent directement à une recherche qui sauvera des vies. C’est un geste simple, mais essentiel.

Un dernier mot pour conclure ?

Gérard SAILLANT : Merci à l’Automobile Club de l’Ouest et à Richard Mille de nous offrir cette opportunité. Ce partenariat symbolise parfaitement ce que nous pouvons accomplir en unissant nos compétences pour le bien commun.

Pierre FILLON : Nous sommes fiers de travailler avec l’Institut du Cerveau. Ensemble, nous montrons que le sport automobile peut être plus qu’une passion : un moteur de progrès pour la société.